Définir un critère "vert" pour les biocarburants

Définir un critère “vert” pour les biocarburants constitue l’un des premiers dossiers sur la table des nouveaux commissaires européens en charge de l’Environnement et de l’Energie alors que des désaccords divisent l’exécutif européen. L’exercice est délicat. L’objectif est d’assurer que l’utilisation des biocarburants se traduit bien par une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 35 %, seuil qui sera porté à 50 % en 2017 et 60 % en 2018. Parallèlement, la Commission européenne doit mesurer l’impact du changement indirect d’affectation des sols sur les émissions de GES et sur les moyens de réduire cet impact au minimum. Son rapport, « attendu au plus tard le 31 décembre 2010 », devrait donc proposer des critères concrets à respecter pour assurer la durabilité des biocarburants sachant que l’Union européenne souhaite parvenir à un niveau d’utilisation de 10 % d’énergies renouvelables dans la consommation du secteur des transports d’ici 2020.

Comment mesurer l’impact du changement d’affectation des terres ?
La transformation d’une prairie en terre cultivée serait par exemple considérée comme tel mais pas le changement de culture, par exemple du maïs à la place du colza, sur la même parcelle. Bruxelles précise par ailleurs que les biocarburants provenant des résidus agricoles, forestiers, de l’aquaculture et de la pêche, comme les graisses animales, les mélasses, le fumier ou encore la sciure de bois compteront double par rapport aux autres matières premières dans la réalisation de l’objectif de 10 % d’énergies renouvelables dans la consommation du secteur des transports. Ce qui devrait encourager les investissements pour la production de biocarburants de deuxième génération. Enfin, selon la Commission européenne, les biocarburants ne devront pas provenir des végétaux cultivés sur des sols à haute valeur pour la biodiversité, des sols à grande capacité de captage de CO2, des zones humides, ou des zones boisées « en continu ».