Le bilan de l’Ademe demeure controversé

13 avril 2010 - La rédaction 

L’Ademe* a publié le 8 avril la version définitive de son étude sur l’analyse de cycle de vie des biocarburants de première génération** consommés en France. Principale conclusion : le bilan énergétique et le bilan des émissions de gaz à effet de serre sont positifs par rapport à ceux des carburants fossiles. De la culture de la plante jusqu’au pot d’échappement, les filières des biocarburants permettent de réduire de 20 à 90 % les émissions de GES par rapport aux carburants fossiles… si l’on ne prend pas en compte les changements d’affectation des sols.
Une précision de taille, puisque l’étude montre que ce facteur peut réduire, voire inverser les bilans : les biocarburants perdent alors leur intérêt par rapport aux énergies non renouvelables.

Les études devront se poursuivre

Les productions énergétiques peuvent inciter à la déforestation ou à la délocalisation de certaines productions : c’est ce qu’on appelle le changement d’affectation des sols. Un phénomène difficile à modéliser, ce qui a poussé l’Ademe à explorer plusieurs scenarii, sans toutefois trancher sur celui qui sera le plus réaliste pour demain. L’étude relève les difficultés liées à l’évaluation de l’impact environnemental des biocarburants et conclut à la nécessité de poursuivre ces travaux.

Des réactions opposées
Les associations environnementalistes, Greenpeace et FNE, accordent une attention particulière au chapitre sur les changements d’affectation des sols, qui, pour eux, remet en cause bilan environnemental des biocarburants.
Les producteurs de biocarburants***, quant à eux, voient dans ces résultats une confirmation des avantages environnementaux : “la production de bioéthanol issue de matières premières cultivées dans l’Union européenne ne s’accompagnant d’aucun changement d’affectation des terres en Europe », souligne un communiqué commun des producteurs de bioéthanol.

*Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
**Les biocarburants de première génération sont obtenus à partir des organes de réserve de plantes cultivés. Il en existe deux principaux : l’éthanol et le biodiesel. L’éthanol est obtenu à partir de betterave, blé ou maïs… pour les filières européennes ou canne à sucre pour les filières d’importation. Les esters méthyliques d’huiles végétales (biodiesel) sont obtenus par transformation chimique d’huiles végétales, de colza, tournesol, ou soja et palme.
*** Proléa d’une part et d’autre part, L’Association générale des producteurs de maïs, L’Association générale des producteurs de blé, la Confédération générale des planteurs de betterave et les Industries de l’alcool et du bioéthanol.

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