Amateurs d’insectes : à vos appareils photos !

20 avril 2010 - La rédaction 

Spipoll : tel est le nom de code de l’opération de suivi photographique des insectes pollinisateurs, une démarche participative organisée par le Muséum national d’histoire naturelle qui sera lancée officiellement le 21 mai. Les citoyens et amateurs de la nature sont invités à photographier les insectes qui se posent sur une ou plusieurs espèces de plantes ou d’arbres qu’ils auront sélectionnée(s) et identifiée(s), puis à les identifier à partir de leurs photos et des clés de détermination mises à disposition sur le site de l’opération. Ces données fournies au Muséum seront analysées par les scientifiques. Les participants pourront aussi échanger entre eux et poster en ligne leurs photos.

Le Tenthèdre noir à cernes jaunes (photo : © H.Savina-Opie. Tenthredo koehleri)

Double objectif, avec cette opération : l’implication en faveur de l’environnement et la sensibilisation des citoyens au déclin des insectes pollinisateurs. Et un objectif scientifique : grâce aux informations collectées par les citoyens, les chercheurs pourront étudier l’abondance, la diversité, la distribution dans l’espace et la part relative des différents insectes pollinisateurs sauvages, en fonction, par exemple, de l’intensité de l’urbanisation ou de l’agriculture. De plus, “une fleur peut accueillir tout une chaîne alimentaire d’insectes : des pollinisateurs mais aussi leurs prédateurs” explique Romain Julliard, coordinateur scientifique de Vigie-Nature dont l’opération Spipoll fait partie, et enseignant chercheur au MNHN. Les obervations permettront donc de mieux appréhender les relations entre insectes, toujours en fonction du degré de perturbation du milieu par l’urbanisation ou l’agriculture.
Bien sûr, plus les observations seront nombreuses, plus les scientifiques pourront avancer sur ces sujets. Mais “l’important, souligne Romain Julliard, est que les citoyens y prennent plaisir.” Alors… à vos appareils photo !

L’essor des sciences participatives

Atlas des mammifères de France, des amphibiens et reptiles de Bretagne, observatoire des escargots, des bourdons, programme Phénoclim sur l’évolution du climat et ses conséquences sur la végétation ou Phénopiaf pour les oiseaux… les démarches participatives associant les observateurs plus ou moins amateurs et les scientifiques se multiplient.

Un exemple couronné de succès, :  l’observatoire des papillons des jardins. Lancé en 2006 par le Muséum national d’histoire naturelle et l’association Noé Conservation, il permet aujourd’hui le suivi de près de 15 000 jardins. « À terme, c’est un véritable réseau de surveillance des espèces communes de papillons qui sera mis en place, permettant de connaître l’évolution des populations et de mieux comprendre les dynamiques écologiques, en lien avec les changements climatiques par exemple. » explique le réseau des botanistes de France Tela-botanica qui a recensé les projets actuels de science citoyenne.

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