Main basse sur les terres arables

27 avril 2010 - La rédaction 

Depuis 2006, près de 20 millions d’hectares de terres arables auraient changé de mains, soit presque la surface arable française. Selon Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, l’hectare est ainsi devenu un actif à la mode pour des investisseurs comme le financier George Soros ou le fonds Altima, à l’affût d’une hausse durable des prix des denrées ou d’une volatilité accrue des marchés. Tout comme il est devenu un élément stratégique pour les pays, comme la Chine, soucieux d’assurer leur sécurité alimentaire. La crise des prix des denrées alimentaires en 2008 a en effet précipité vers les terres des investisseurs aux profils différents.

De plus en plus d’agriculteurs sans terre

« Il est nécessaire d’investir dans l’agriculture, mais attention, il faut un code de conduite pour les acquisitions, notamment dans les pays pauvres, qui n’ont pas les moyens politiques et économiques de défendre leurs intérêts », martèle Jacques Diouf, le directeur général de la FAO. Dans de nombreux pays d’Afrique, par exemple, une grande partie des surfaces arables dépendent du domaine des États, qui les cèdent à ces investisseurs pour générer des taxes au détriment de leurs agriculteurs. En Amérique du Sud, où la répartition de la terre est très inégalitaire, les grands propriétaires locaux accroissent leurs surfaces, notamment pour tirer profit de l’explosion des biocarburants.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter