Des fermes de référence pour transmettre les savoirs

Bruno Le Maire accélère le plan Ecophyto* : clôturant le 8e Carrefour de l’innovation agronomique organisé le 6 mai à Versailles par l’Inra, le ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, a indiqué que le nombre de fermes « de références, d’expérimentation et de démonstration » passerait de 200 actuellement à 1 000 d’ici à la fin de l’année. Selon lui, il n’y a pas d’autre choix que l’agriculture durable, d’une part parce que « la société française le demande », d’autre part parce que « c’est rentable ».

Pour Pierre Ricci, directeur de recherche et coordinateur du réseau de recherche européen Endure**, la transition vers une agriculture durable demande avant tout « de fournir à l’agriculteur les nouveaux savoirs qui lui permettront de construire la stratégie la mieux adaptée à son contexte de production ».. Ce qui n’exclut pas de continuer  la recherhce d’innovations, et l’amélioration d’outils existants (outils d’aide à la décision, variétés résistantes, ajustements des densités et dates de semis, allongement des rotations etc.).

Plus concrètement, Pierre Stegnel, directeur scientifique à l’Inra, rappelle que les solutions ne sont pas seulement techniques. Il invite les agronomes à travailler de concert avec les économistes et les sociologues.

* Le plan Ecophyto 2018, mis en place par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche à la suite du Grenelle de l’environnement, vise à réduire de 50 % « si possible » l’usage des produits phytosanitaires en agriculture d’ici à 2018. Un plan qui passe par la réduction de l’usage des pesticides, la diffusion des pratiques économes en produits, la surveillance des ravageurs, la mobilisation de la recherche…

**Endure : European network for the durable exploitation of crop protection strategies, réseau de de recherche européen sur l’agriculture durable