Les essais de vigne OGM en plein champ vont reprendre

25 mai 2010 - La rédaction 

L’expérimentation en plein champ de ceps de vigne transgéniques résistants au court-noué vont reprendre en Alsace. « Cette décision, prise en accord avec Jean-Louis Borloo, est entourée de toutes les garanties nécessaires », a souligné le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire. L’Inra de Colmar avait demandé en février au ministère de l’Agriculture l’autorisation de reprendre pour quatre ans ses essais sur 70 plants de vignes OGM, en cours depuis 2005 et avortés à la suite d’un acte de vandalisme en septembre 2009. Les deux collèges du Haut-Conseil des biotechnologies (HCB) – le comité scientifique (CS) et le comité économique, éthique et social (CEES) – se sont tous deux prononcés positivement en mars pour la poursuite de ces essais. « Il faudra attendre quatre ou cinq ans pour avoir des résultats. S’ils sont probants, il y aura une nouvelle procédure pour voir si on peut utiliser la culture en plein champ », a précisé Bruno Le Maire.

Réactions

José Bové, vice-président de la Commission Agriculture et Développement rural du Parlement européen, a qualifié cette décision de « mauvaise idée ». Pour Sandrine Bélier, membre de cette même commission : « Alors que le gouvernement français ne cesse de communiquer sur la nécessaire préservation de la biodiversité, la signature de cet arrêté apparaît comme une nouvelle évidence du double langage gouvernemental. Dans une région qui a fait de la production du vin biologique une priorité et un fort axe de développement économique, cette décision risque de surcroît de fragiliser toute une filière et de dénaturer l’image des vins d’Alsace, nous demandons le retrait de cette autorisation inutile techniquement et contraire à l’intérêt public. »

Autoriser tous les essais de plein-champ

Pour l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), cette autorisation est en revanche, « un signe positif en faveur des biotechnologies vertes, une source essentielle d’innovations pour développer une agriculture compétitive et qui préserve l’environnement ». Les industriels des semences et de la protection des plantes ont également accueilli favorablement la décision du ministre. « Nous attendons ce signal fort du ministre de l’Agriculture qui traduira par des actes l’envie de maintenir l’agriculture française parmi les plus qualitative et performante du monde », a déclaré le 19 mai Philippe Gracien , porte-parole des professionnels de semences et de la protection des plantes.

Lutte génétique contre le court-noué

L’expérimentation de l’Inra à Colmar vise à rendre les porte-greffes résistants au court-noué, une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde où elle provoque la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture. Aucun traitement efficace contre cette maladie n’existe à ce jour, selon l’Inra. Le 19 novembre 2009, un militant anti-OGM avait été condamné par le tribunal correctionnel de Colmar à 2 000 euros d’amende et un euro symbolique de dommages et intérêts pour avoir cisaillé début septembre les 70 ceps, plantés dans l’enceinte de l’Inra. L’Institut, qui a depuis fait appel du jugement, avait demandé au ministère de l’Agriculture la poursuite de ces essais, menés depuis 2005, et qui se sont achevés fin 2009.

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