Réactions
José Bové, vice-président de la Commission Agriculture et Développement rural du Parlement européen, a qualifié cette décision de « mauvaise idée ». Pour Sandrine Bélier, membre de cette même commission : « Alors que le gouvernement français ne cesse de communiquer sur la nécessaire préservation de la biodiversité, la signature de cet arrêté apparaît comme une nouvelle évidence du double langage gouvernemental. Dans une région qui a fait de la production du vin biologique une priorité et un fort axe de développement économique, cette décision risque de surcroît de fragiliser toute une filière et de dénaturer l’image des vins d’Alsace, nous demandons le retrait de cette autorisation inutile techniquement et contraire à l’intérêt public. »
Autoriser tous les essais de plein-champ
Pour l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), cette autorisation est en revanche, « un signe positif en faveur des biotechnologies vertes, une source essentielle d’innovations pour développer une agriculture compétitive et qui préserve l’environnement ». Les industriels des semences et de la protection des plantes ont également accueilli favorablement la décision du ministre. « Nous attendons ce signal fort du ministre de l’Agriculture qui traduira par des actes l’envie de maintenir l’agriculture française parmi les plus qualitative et performante du monde », a déclaré le 19 mai Philippe Gracien , porte-parole des professionnels de semences et de la protection des plantes.
L’expérimentation de l’Inra à Colmar vise à rendre les porte-greffes résistants au court-noué, une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde où elle provoque la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture. Aucun traitement efficace contre cette maladie n’existe à ce jour, selon l’Inra. Le 19 novembre 2009, un militant anti-OGM avait été condamné par le tribunal correctionnel de Colmar à 2 000 euros d’amende et un euro symbolique de dommages et intérêts pour avoir cisaillé début septembre les 70 ceps, plantés dans l’enceinte de l’Inra. L’Institut, qui a depuis fait appel du jugement, avait demandé au ministère de l’Agriculture la poursuite de ces essais, menés depuis 2005, et qui se sont achevés fin 2009.