Climator mesure les effets du changement climatique sur l’agriculture et les forêts

22 juin 2010 - La rédaction 

L’augmentation de la température et de la concentration en CO2 ainsi que la diminution des précipitations liés au réchauffement climatique auront une influence déterminante pour les cultures, les forêts et l’environnement. C’est l’une des conclusions des scientifiques de l’Institut national de la recherche agronomique, l’Inra, qui ont conduit pendant trois ans le projet Climator. Les résultats, présentés lors du colloque organisé par l’Inra et Arvalis-Institut du végétal, à Versailles les 17 et 18 juin 2010, ont montré que ces évolutions sont déjà perceptibles : anticipation des dates de floraison des arbres fruitiers et des vendanges ou encore stagnation des rendements du blé. D’après les modèles, le changement climatique se traduira non seulement par une augmentation de température de 1,6°C à 3°C selon le lieu et la période de temps considérée, mais également par une diminution des précipitations, surtout au printemps et en été ainsi que dans le Sud-ouest.

Des évolutions favorables
Certes, il y a des évolutions favorables : l’augmentation de la température constitue une opportunité pour cultiver des espèces estivales, comme le maïs, le sorgho ou le tournesol, dans le nord de la France et en moyenne montagne, de même que pour étendre la zone de culture de la vigne ou modifier les cépages. L’accélération des rythmes de croissance des plantes permettra aux cultures d’hiver, et en particulier aux céréales, d’échapper en partie aux stress hydriques et thermiques de fin de cycle. Les épisodes de gel automnal seront moins fréquents et auront donc moins de conséquences pour les cultures d’hiver, notamment pour le colza.

Inquiétude sur le maïs irrigué

La situation la plus préoccupante est sans doute celle du maïs irrigué dans le Sud-Ouest qui, même avec une augmentation de l’irrigation, verra son rendement diminuer à cause du raccourcissement de son cycle. Le recours à des variétés à cycle très long permettrait de compenser ce préjudice mais augmenterait encore les besoins en irrigation. Le stress hydrique provoquera des baisses de production pour les approvisionnements fourragers estivaux et une augmentation de vulnérabilité de des forêts. Enfin, en raison de l’anticipation de la période de maturation, les scientifiques craignent une moins bonne qualité du raisin.
Pour les chercheurs, malgré les incertitudes et difficultés pour prédire l’avenir, le projet Climator met en évidence certaines tendances des effets du changement climatique à venir. Des tendances dont on peut déjà tenir compte pour adapter les systèmes agricoles.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter