La biodiversité est-elle payante ?

1 juillet 2010 - La rédaction 
A l'heure où les économistes s'interrogent sur la valeur économique des services rendus par la nature, Bayer CropScience lance le débat.

« Une rentabilité qui n’a pas de prix »

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Lionel Vilain, conseiller technique agriculture de France Nature Environnement

Les concepts de biodiversité et de prix sont à mes yeux antagonistes. Le vivant n’a pas de prix. À l’inverse, comme agronome, je suis convaincu que la biodiversité est rentable pour l’agriculture, qu’il s’agisse de la biodiversité domestique, celle des espèces et races sélectionnées depuis des millénaires par les agriculteurs, ou de la biodiversité sauvage, qui regroupe l’ensemble des espèces qui vivent dans les milieux naturels. La première s’érode d’ailleurs de manière spectaculaire pour cause de standardisation. La pomme ou encore la vache Holstein en sont les exemples les plus frappants. Quant aux espèces hébergées dans les milieux naturels, elles sont indispensables à la régulation des parasites. Les milieux où domine la monoculture subissent ainsi des pressions parasitaires bien supérieures aux espaces bocagers, où l’usage des produits phytosanitaires est moindre. Oui, la biodiversité, domestique ou sauvage est rentable. Mais dans les deux cas, elle est menacée.

« Un manque 
criant de références scientifiques »

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Jean-Luc Gandon, Agriculteur dans l’Aisne, vice-président de la coopérative Champagne Céréales

Si la biodiversité n’a pas de prix, les services spécifiques rendus par les agriculteurs pour la préserver, utiles à l’ensemble de la société, ont, eux, une valeur. Cela fait maintenant presque quarante ans de conduites intensives, et, quoi qu’en disent certains, nous n’avons pas détruit notre environnement. Nous continuons à produire plus et mieux, en accordant toujours plus d’attention à l’aspect environnemental de notre métier. L’important est d’éviter le côté dogmatique du débat. Je prendrais un exemple parmi de nombreux autres : l’Europe a retenu le chiffre de 3 % de la SAU dédiés à la biodiversité, la France 5 %. Sur quels critères ? En fait, il y a un manque criant de références scientifiques pour déterminer les seuils optimaux.
Il faut l’accepter : la nature n’est pas figée. Des espèces apparaissent, d’autres meurent. L’essentiel est que les équilibres principaux demeurent. Les agriculteurs en sont les gardiens et premiers bénéficiaires.

« D’abord engager une politique de reconquête »

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L’avis de Bayer CropScience, par Philippe Ledoux, responsable du département « Expertise et Stewardship »

Sans indicateur d’impact, il est difficile d’évaluer la valeur de la biodiversité et d’en donner une lecture au grand public. Or, le fonctionnement des écosystèmes est complexe. La biodiversité s’inscrit dans une dynamique globale, où interagissent les interventions humaines, y compris une urbanisation galopante. Pour autant, des réponses s’élaborent. Dans le domaine législatif, le Grenelle de l’environnement vient de se prononcer sur les trames vertes et bleues, les bandes enherbées, le plan abeilles… Mais, au-delà, il faut allier recherche et pratiques. Les agriculteurs, les agronomes et l’ensemble des acteurs doivent s’entendre pour agir afin de protéger les surfaces agricoles, les sols et conjuguer impératifs de production et biodiversité.
La recherche prend toute sa place par l’innovation. Sur ce terrain, Bayer CropScience travaille à adapter la plante à son environnement, et non l’inverse, en développant notamment les résistances au stress et les stimulateurs de défenses naturelles.

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