La couverture des sols en hiver : une obligation en zone vulnérable

28 avril 2011 - La rédaction 

Deuxième volet de notre tour d'horizon du monde réglementaire agricole. Aujourd'hui, zoom sur la couverture des sols en hiver : une obligation dans toutes les parcelles implantées dans les zones vulnérables à compter de 2012.

Ce que dit la réglementation
Le quatrième plan de la directive Nitrates est entré en vigueur le 1er juillet 2009 avec sa mesure phare : une couverture végétale de 100 % des sols en hiver dans les zones vulnérables d'ici à 2012. L'objectif : piéger les nitrates en automne pour éviter leur lessivage en hiver et ainsi préserver la qualité des eaux superficielles et souterraines. Pour y parvenir, chaque département s'est fixé, par arrêté préfectoral, des piliers. Pour beaucoup, il s'agissait d'atteindre 70 % des sols couverts en 2009, 80 % en 2010 pour arriver à 90 % en 2011 et 100 % en 2012.

A chaque département ses spécificités
La moutarde reste aujourd'hui encore l'une des espèces préférées des agriculteurs : facile à implanter et à détruire, peu coûteuse, possédant une croissance rapide, elle atteint sa pleine activité au moment du pic de minéralisation de l'azote, soit en septembre-octobre. Une moutarde de 30 cm de haut, c'est 1,5 t de MS/ha et près de 50 kg d'azote piégé/ha. Pourtant, le choix des espèces à implanter est vaste et… réglementé. Car en matières de directive nitrates et donc de cultures intermédiaires pièges à nitrates (les Cipan), les arrêtés préfectoraux font foi. Tout est notifié noir sur blanc : la liste des espèces pouvant être implantées, la date de semis (le plus souvent avant le 15 septembre), la date de destruction (le plus souvent, après le 15 novembre), le mode de destruction (souvent mécanique, rarement chimique), la possibilité ou non d'épandre des effluents d'élevage, à quelle dose… Certaines cultures, non récoltées au 15 septembre (maïs, betteraves, pommes de terre…) peuvent même faire office de couverts végétaux. Les repousses de colza également : mais là encore, le mode d'emploi est précis et spécifique à chaque département. Tout comme les dérogations qui restent possibles, à condition d'en informer l'administration avant le 10 septembre.

Les atouts des Cipan
Au palmarès des couverts potentiels, les Cipan – les cultures intermédiaires pièges à nitrates – occupent une place de choix. Elles trouvent ainsi logiquement leur place entre une culture récoltée en juillet-août et une culture de printemps. Mais leurs missions ne se résument pas à cette seule fonction environnementale. Ces cultures possèdent en effet d'autres atouts, agronomiques, non négligeables. Elles contribuent ainsi à limiter les risques d'érosion, restructurer un sol avant une culture de printemps, améliorer l'activité microbienne du sol et donc, accélérer la destruction des résidus de récolte, apporter de la matière organique, concurrencer le développement de certaines adventices, offrir des abris au gibier… Sans oublier qu'elles permettent de réduire les quantités d'azote à apporter à la culture suivante, en particulier si le mélange inclut une légumineuse. Les éleveurs utilisent même certaines compositions à base de graminées comme fourrage pour leurs animaux.

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