Abeilles : problèmes complexes, solutions multiples

8 juin 2011 - La rédaction 

On pensait trouver LA solution. Mais la mortalité des abeilles a des causes multiples et qui interagissent entre elles. C'est donc un panel de solutions qu'il faudra mobiliser pour préserver ces insectes pollinisateurs, dont certaines restent à découvrir.

Telles étaient les conclusions de Dennis Van Engelsdorp, chercheur à l'université de Penn State en Pennsylvanie et

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A l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, le 6 juin, le PNUE a réuni le chercheur Dennis Van Engelsdorp (à droit) et Philippe Lecompte, président du Réseau biodiversité pour les abeilles (à gauche). (Photo : M.L.)

Philippe Lecompte, apiculteur et président du Réseau biodiversité pour les abeilles. Ils étaient réunis par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) le 6 juin à Paris, à l'occasion de la journée mondiale de l'Environnement.

Aujourd'hui, les abeilles souffrent du Varroa, un acarien parasite. D'autres parasites opportunistes bénéficient de l'affaiblissement des populations : Nosema (champignon), virus…

Le manque de nourriture (pollen et nectar) joue aussi : dans les paysages agricoles simplifiés, la présence de fleurs est limitée dans le temps et peu diversifiée.

 

2 millions d'hectares mobilisables pour les abeilles
Or « il suffit que 0,5 % de la zone de butinage des abeilles accueille des plantes diversifiées pour assurer les 2/3 de leur alimentation quotidienne », calcule Philippe Lecompte. « Il faut peu de choses pour modifier considérablement les conditions d'alimentation des abeilles. » Jachères fleuries en milieu agricole mais aussi bords de route et de voies ferrées, jardins particuliers, zones délaissées : « Nous disposons en France de 2 millions d'hectares mobilisables en faveur des abeilles. Cela représente 10 % de la surface labourée », rappelle Philippe Lecompte.

Espoirs dans la future Pac
« De 400 ha de jachères apicoles en 2007, on est passé à 3 500 ha en 2010 et la progression devrait continuer en 2011, se réjouit Philippe Lecompte. » Le Réseau biodiversité pour les abeilles place beaucoup d'espoirs dans la Pac qui devra être revue en 2014, et qui permettra peut-être de favoriser ces solutions, faciles à mettre en place. Rien n'est pourtant encore tranché dans la réforme de la Pac.

Mobiliser les zones non agricoles
Les zones non agricoles doivent aussi être mobilisées, estime Philippe Lecompte, qui confie travailler sur un projet de partenariat avec RTE (Réseau transport d'électricité), qui dispose d'un réseau de 10 000 ha de tranchées forestières. »

Cependant attention : les ruches en ville restent « anecdotiques : Reims accueille 57 ruches, mais la Champagne-Ardenne en compte 30 000 », relativise Philippe Lecompte.

Un pollinisateur butine un bleuet
Des plantes comme le bleuet constituent une ressource en alimentation pour les pollinisateurs (Photo : M.L.)

 

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