Surmortalité des abeilles : une étude sur les effets combinés

18 juillet 2011 - La rédaction 

La surmortalité des abeilles ne s'explique pas par un seul facteur. Raison pour laquelle les recherches sont aujourd'hui orientées sur les effets combinés de ces facteurs. Une étude* vient notamment de montrer la synergie entre la nosémose, maladie provoquée par le parasite Nosema ceranae, et les insecticides.

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Photo : D.R.

Ainsi, des chercheurs du Laboratoire microorganismes, Génome et Environnement (LMGE, CNRS/Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2), et du Laboratoire de Toxicologie Environnementale (LTE, Inra Avignon) ont mis en évidence que l'infection par Nosema ceranae entraîne une plus forte mortalité des abeilles lorsque celles-ci sont exposées à de faibles doses d'insecticides.

« Nous savons déjà que cette interaction entre nosémose et insecticides ne dépend pas de la famille d'insecticides : les deux molécules étudiées, le fipronil et le thiaclopride, appartiennent à des familles différentes, explique Frédéric Delbac, chercheur ayant participé à l'étude. Mais nous poursuivons nos recherches pour comprendre cette synergie encore inexpliquée. »

Pour Jean-Marc Petat, directeur environnement chez BASF, l'étude confirme avant tout le rôle multifactoriel de la mortalité des abeilles ainsi que l'importance de Nosema ceranae. « Cette variante asiatique de Nosema Api, dont la présence a été mise en évidence par le chercheur espagnol Mariano Higes, crée des ravages au moins depuis 2004, précise-t-il. Car contrairement au fipronil qui, seul, ne tue pas les abeilles, le parasite Nosema ceranae, lui, le fait. »

Les facteurs mis en cause dans la mortalité des abeilles sont nombreux : appauvrissement de la diversité et de la qualité des ressources alimentaires (en lien avec les changements climatiques) ; intensification des monocultures et modification des paysages ; action d'agents pathogènes responsables de maladies comme la varroase, les loques et la nosémose ; stress chimique provoqué par l'exposition des abeilles aux produits phytopharmaceutiques et vétérinaires ou encore certains prédateurs tels que le frelon asiatique.

« Nous savons que la surmortalité des abeilles que l'on observe depuis quelques années ne peut pas être due à un seul facteur mais bien à une multitude de facteurs, qui ne sont d'ailleurs pas toujours les mêmes, précise Frédéric Delbac. Nous comptons désormais étudier la synergie potentielle entre la nosémose et les produits anti-varroa. »

*Etude menée par Cyril Vidau et onze autres chercheurs dont Luc P. Belzunces.

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