Milan 2015 : le bio peut-il nourrir le monde ?

20 mai 2015 - La rédaction 
De nombreuses voix s’élèvent pour prôner le recours à l’agriculture biologique. Ce mode de production qui proscrit le recours aux engrais chimiques, aux pesticides de synthèse et limite très fortement l’usage des antibiotiques, pourrait-il, à terme, se substituer à l’agriculture dite « conventionnelle » et répondre aux besoins alimentaires de l’ensemble des populations de la planète ? Tout au long de l’Exposition universelle de Milan, Campagnesetenvironnement.fr vous propose un retour vidéo sur chacun des débats organisés sur le pavillon France.

Afin de fournir aux auditeurs les clés pour mieux comprendre les enjeux du débat autour de l’agriculture bio, Marc Benoit, économiste et ingénieur de recherche à l’INRA, a répondu aux questions de Bernard Chevassus à l’occasion de la première conférence du cycle « Les mercredis du Pavillon de la France » à l’exposition universelle de Milan. Les principaux détracteurs de la bio soulignent souvent les rendements trop faibles de cette agriculture, mais ceux-ci négligent les questions environnementales et sociétales dans leurs analyses. Si on observe effectivement une production plus faible d’environ 20% pour la bio par rapport à une agriculture conventionnelle, des études montrent que les systèmes céréaliers bio consomment 14% d’énergies par kilogramme de céréales produites en moins que les systèmes conventionnels. Les systèmes biologiques présentent également une meilleure résilience grâce à leur biodiversité et à la qualité de leurs sols, leur permettant une meilleure adaptation aux changements climatiques. En termes d’impacts économiques et sociétaux, alors que les opposants affirment que les exploitations bio mettent moins de produits sur le marché, et produisent donc moins de PIB (produit intérieur brut), certains travaux montrent que ces exploitations emploient en fait un plus grand nombre de salariés, induisant un bénéfice net pour la société plus important. En conclusion, Marc Benoît affirme que si l’on veut dépasser le faible chiffre de 1% de production certifiée bio au niveau mondial, l’accent devra être mis sur des politiques publiques d’appui aux agricultures respectant les principes de l’agro-écologie et du développement durable

 

Générique réalisé par Alimentation Générale 

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