« Une troisième voie entre l’agriculture conventionnelle et biologique »

26 mai 2015 - La rédaction 
Lancée en 2008, la stratégie « Nouvelle Agriculture » devient une des priorités de la coopérative des Pays de la Loire, Terrena. Elle permet de valoriser auprès du consommateur les produits issus de l'agriculture écologiquement intensive. Pour l'heure, trois filières existent : le porc, le lapin et la farine. Une filière bovine et une en volaille devraient voir le jour à la fin de l'année. L'objectif : arriver à 50 % des produits de grande consommation issus de la Nouvelle Agriculture dans les dix prochaines années. Entretien avec Maxime Vandoni, directeur général de Terrena.

Vous centrez votre discours sur les besoins du consommateur. Pouvez-vous nous expliquer la logique ?

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Maxime Vandoni : Les consommateurs ont besoin de réassurance dans ce qu'ils mangent. L'industrie agro-alimentaire a cassé le lien entre les consommateurs et les producteurs. Avec la démarche « Nouvelle Agriculture », nous mettons l'agriculteur au centre de la démarche. Nous proposons un modèle de production innovant et transparent, garantissant l'origine et la qualité des produits dont l'agriculteur est le garant, en visant le meilleur rapport qualité/prix. Les consommateurs savent ce qu'ils mangent, d'où cela vient et avec des agriculteurs qui sont capables d'expliquer leurs pratiques.

Vous estimez avoir ouvert la troisième voie, entre l'agriculture conventionnelle et biologique. Quels sont vos premiers résultats ?
M.V. : Cela s'est traduit en 2014 par l'aboutissement de trois projets qui rencontrent déjà un succès immédiat  auprès des consommateurs. Le porc : 35 200 porcs charcutiers ont été valorisés en 2014 avec Système U, soit 840 tonnes commercialisées, et une prévision à 2000 tonnes en 2015. Sur le lapin, le groupe prévoit 200 tonnes en 2015 avec un objectif de doubler les chiffres à l'horizon 2016 soit 380 000 lapins par an. Enfin, la farine produit par 115 agriculteurs des Pays de la Loire. Nous ciblons les produits de grande consommation et nous voulons que 50 % d'entre eux issus de Terrena viennent de la Nouvelle Agriculture dans les dix prochaines années. Soit entre 800 millions d'euros et un milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les innovations présentées aux 3èmes Terrenales qui se tiendront les 28 et 29 mai près d'Angers ?
M.V. : Cent dix innovations et solutions fondées sur l'agriculture écologiquement intensive seront présentées sur près de huit hectares. Elles seront regroupées en quatre thèmes : les fonctionnalités éco-systémiques, la connaissance du vivant, le numérique et les capteurs, l'énergie/machines/robots. Ce qui correspond à la vision de Terrena pour l'agriculture de demain. Nous croyons très fortement à l'aide du numérique qui va permettre des progrès majeurs pour une agriculture durable. Nous attendons plus de 10 000 professionnels du monde agricole, dont 8 000 agriculteurs.

Vous serez aussi présent à l'exposition universelle de Milan, du 18 septembre au 2 octobre 2015, notamment pour présenter une initiative sur le climat AgriCO2… Pouvez-vous nous en dire plus ?
M.V. : Lancée au début 2014, cette initiative vise à la réduction des gaz à effet de serre, dans le cadre de la Nouvelle Agriculture. Nous nous sommes basés sur le rapport de l'Inra pour identifier les leviers permettant de réduire efficacement les GES. Pour chaque exploitation engagée, nous sommes capable de comptabiliser les baisses d'émissions de GES. Nous avons travaillé sur le lait avec la ration des ruminants, qui permet de réduire de 20 à 30 % les GES. Nous avons en 2014 dupliqués des solutions au niveau de la volaille label avec l'implantation de haies, sur l'intégration des légumineuses dans les assolements et sur l'éco-conduite des tracteurs. En 2015, nous avons trois autres dispositifs en cours de validation. A ce jour, 800 agriculteurs sont engagés dans AgriCO2 pour une économie totale de 8 000 tonnes de CO2, soit l'équivalent de 50 millions de kilomètres parcourus en voiture.

 

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