L’homéopathie est-elle applicable à l’élevage ?

23 juin 2017 - La rédaction 

Traiter un malade, et non pas une maladie. C’est la définition de l’homéopathie, pratique de médecine alternative qui s’est faite connaitre en occident au début du XIXe siècle. Alors que son usage se répand pour la médecine humaine, l’élevage agricole semble rester assez hermétique. L’homéopathie est-elle applicable à l’élevage ? Patrice Rouchossé, vétérinaire homéopathe en Ardèche, auteur de « Homéopathie et animaux » et intervenant lors de congrès internationaux, affirme qu’elle peut constituer une alternative avantageuse dans de nombreuses situations.

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L’éleveur, médiateur entre l’homéopathe et l’animal

L’homéopathie repose sur le principe de similitudes, selon lequel une substance toxique à certaines doses pourra s’avérer curative à doses infimes. Un tel traitement doit prendre en compte l’ensemble des symptômes de l’animal et la façon dont il les exprime, son caractère, ses réactions. « Voila pourquoi l’éleveur est un médiateur indispensable entre l’homéopathe et l’animal, explique Patrice Rouchossé. Bien sûr, l’efficacité de l’homéopathie dépend aussi du thérapeute, de la maladie, comme pour toute pratique médicale.»

Petite dose, gros avantages

« En France, on a une image un peu ésotérique de l’homéopathie. On y a recours quand on a éliminé toutes les autres solutions. Pourtant, dans certains pays, elle est tout à fait officielle et utilisée au quotidien », précise Patrice Rouchossé. Selon lui, la méthode est peu onéreuse, comparée aux traitements habituels et dans un certains nombres de cas, elle s’avère autant, voire plus efficace. Enfin, l’absence de résidus chimiques dans le produit final (le lait par exemple) enlève un poids aux exploitants, qui doivent habituellement surveiller très étroitement les traces de médicaments dans les productions animales.

Un problème de législation

L’homéopathie reste toutefois peu pratiquée aujourd’hui en France. Selon Partice Rouchossé, la faute en revient à la législation française et européenne, trop « frileuse ». « Il suffirait de faire des études scientifiques pour prouver que ça marche. On est face à un paradoxe immense : beaucoup de médicaments homéopathiques sont interdits parce qu’ils pourraient être dangereux, mais on refuse de financer des recherches parce qu’on considère que les doses sont tellement petites qu’elles ne peuvent avoir aucun effet », explique-t-il.

Un essor de l’homéopathie serait, selon le spécialiste, bienvenu dans le cadre du plan ÉcoAntibio, qui vise à réduire l’usage des antibiotiques vétérinaires.

 

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