Sollicité par le gouvernement pour établir un plan de filière à la suite du bilan d’étape des États généraux de l’alimentation, le Groupement interprofessionnel des semences et plants (Gnis) a présenté le 12 décembre, une partie de ses travaux, transmis à Stéphane Travert le vendredi 15 décembre et actuellement en consultation citoyenne. « Les semences sont un levier essentiel de l’innovation pour accompagner la transition agro-écologique, pour alimentation plus saine et plus durable », insiste Catherine Dagorn, la directrice générale du Gnis. C’est autour de cette vision qu’est construit le plan, qui comprend une trentaine d’actions réparties en trois axes, qui fixent les orientations de la filière et déterminent des objectifs chiffrés pour les années à venir.
Développer le bio et gagner en transparence
Premier axe : répondre aux attentes des consommateurs et des clients. Attente forte de la société civile, le bio figure comme une priorité du plan. Le Gnis compte développer une sélection de variétés adaptées à l’AB, avec notamment des expérimentations spécifiques au Comité technique permanent de la sélection (CTPS). « Une fois que nous aurons vu les plans des autres filières végétales et leurs ambitions en matière de bio, nous ajusterons nos objectifs », explique Catherine Dagorn.
Au niveau transparence, le Gnis compte rendre accessible au grand public les informations liées aux caractéristiques techniques des variétés, leur mode d’obtention et leur mode de propriété intellectuelle. Un comité enjeu sociétal doit être créé courant 2018, et composé d’acteurs de la société civile, afin d’éclairer les débats du conseil d’administration du Gnis.
Renforcer la prise en compte de l’environnement dans l’évaluation des variétés
Le deuxième axe du plan concerne l’innovation pour accompagner les filières dans la transition agro-écologique. Parmi les actions retenues, l’interprofession souhaite renforcer le volet environnemental de la valeur agronomique technique et environnementale (Vate) lors de l’inscription des variétés, pour qu’elle tienne davantage compte de la résistance aux maladies et aux ravageurs ainsi que de l’efficience des intrants. Et ce, pour toutes les plantes. Or, certaines espèces sont « orphelines » d’innovation variétale, « c’est pourquoi il faut redynamiser l’innovation variétale en favorisant les partenariats entre la recherche privée et publique », insiste Catherine Dagorn. Pour se faire, elle a rappelé l’importance de conserver les outils d’amélioration variétale, comme la mutagénèse dirigée.
Enfin, le dernier pilier de ce plan de filière concerne la protection, l’enrichissement et la diffusion de la biodiversité. Cela consiste notamment à soutenir les collections de ressources génétiques en France et à l’international : le Gnis s’est engagé à leur verser chaque année 350 M€.
Julia Landrieu