Les consommateurs disent privilégier l’origine française pour leurs aliments. De nombreuses filières agricoles misent sur cet attachement pour faire face à la concurrence des produits importés. D’où l’importance donnée à l’affichage d’origine sur les emballages. Une thématique à laquelle s’est attelée Intermarché, qui annonce le 12 novembre le lancement du Franco-Score, un indicateur qui sera apposé sur les produits de ses gammes « Pâturage » et « Monique Ranou » d’ici au premier semestre 2020. Un macaron vient préciser la teneur en ingrédients « made in France » et précise le lieu de fabrication ou de transformation du produit. L’enseigne défend une démarche « simple, de transparence et de pédagogie ».
Les associations de consommateurs restent sur leur faim
Au-delà de cette initiative « privée », quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics concernant l’étiquetage d’origine ? Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume semble résolu à faire progresser la question de l’affichage d’origine, comme il l’a confirmé aux ONG qu’il a reçues le 28 octobre. En cela, il est en ligne avec l’un de ses prédécesseurs, Stéphane Le Foll, qui avait engagé la France dans une expérimentation centrée sur les produits transformés à base de lait et de viande, depuis 2017 et jusqu’à mars 2020 a minima. Problème, la France est soumise aux règles européennes en la matière. Et chaque initiative doit être approuvée par l’UE, peu encline à favoriser une démarche « nationale ».
Étiquetage flou
Conséquence : l’expérimentation en cours prend place dans un cadre jugé trop lâche par certaines associations de consommateurs, qui regrettent que les transformateurs puissent se contenter d’une mention origine « UE » ou « non-UE ». Le même type de reproche est formulé concernant le miel. L’étiquette doit préciser « origine UE » ou « origine non-EU » ou encore, en cas de mélanges : « origine UE/non-UE ». Dans cette dernière situation, impossible de déterminer les quantités relatives de chaque miel, au grand dam des apiculteurs français qui ont obtenu une réponse d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie. Le décret qui doit éclaircir la situation a été présenté à Bruxelles durant l’été 2019.
La cantine, première de cordée
Enfin, comme pour d’autres thématiques, la restauration collective publique joue le rôle d’exemple. Les ministères de l’Économie et de l’Agriculture ont préparé, à la mi-octobre, un projet de décret pour y rendre obligatoire l’affichage d’origine pour les convives, concernant les viandes de porcs, ovins et volailles. Actuellement confié aux filières pour avis, le texte sera ensuite notifié à la Commission européenne puis transmis au Conseil d’État, pour une entrée en vigueur espérée au 1er avril 2020. Cette obligation est déjà opérationnelle pour la viande de bœuf.