A la reconquête du citron de Menton

Promouvoir le citron de Menton, soutenir et développer la filière agrumicole. Ce sont les missions phare de l'APCM, l'association pour la promotion du citron de Menton. Déclinaison concrète, l'APCM propose des aides à la replantation et milite pour l'obtention d'une IGP, indication géographique protégée, label européen.

« L'APCM soutient la relance de l'agrumiculture périurbaine et incite les propriétaires à replanter des citronniers, explique Raoul Revelli chef de projet à l'APCM, grâce aux aides de l'Etat, de la région Paca, du Conseil général des Alpes-Maritimes et de la Carf (Communauté d'agglomération de la riviera française). »

Une agrumiculture en berne

Alignement de citronniers de Menton au jardin du palais Carnolès (Crésit photo APCM)

« D'un millier de tonnes, la production a fortement chuté ces dernières années et ne dépasse pas aujourd'hui 150 tonnes. Il était urgent de réagir. Pour relancer cette production, nous proposons une contribution exceptionnelle à toute personne achetant au moins cinq citronniers auprès de pépiniéristes. Cinq variétés de citron de Menton sont proposées, toutes certifiées par l'Inra de Corse. Une feuille d'inscription remplie par les acheteurs permet de localiser les lieux de plantation », détaille Raoul Revelli.

L'objectif de ces plantations : mettre en valeur l'exceptionnelle qualité des paysages et de l'environnement naturel tout en dégageant pour le citron de Menton une production agricole identitaire. « Les aides à la plantation de citronniers sont ouvertes aux particuliers, pour valoriser les derniers carrés de terre encore épargnés par l'urbanisation, comme aux agrumiculteurs, pour conforter des exploitations existantes », précise Raoul Revelli.

Démontrer la spécificité du citron de Menton
Au-delà de la relance de la production, l'APCM travaille également à la reconnaissance du produit dans la gastronomie française. Et cela passe par les démarches de demande d'IGP. Cette indication géorgraphique protégée* est signe de qualité européen.
« Nous poursuivons actuellement les analyses gustatives afin de démontrer la spécificité du citron de Menton, qui est plus sucré et plus juteux. Notre dossier devrait être examiné par la commission nationale en octobre. Il faudra attendre encore quelques mois avant d'arriver au terme de l'instruction de ce dossier pour une reconnaissance européenne. »

Qualité gustative et environnementale
Le futur cahier des charges de l'IGP citron de Menton, qui encadrera sa culture, comprendra des exigences pour limiter les traitements des cultures et interdire les traitements après récolte.
« Nous n'imposerons pas la culture biologique (même si certains producteurs le font déjà, comme l‘huilerie Saint-Michel avec une cinquantaine de citronniers en production estampillée AB) mais nous introduisons progressivement des exigences environnementales dans la culture du citron. ».

* Qu'est-ce qu'une IGP ? Voir la fiche sur l'IGP, sur le site de l'Inao, institut national de l'origine et de la qualité