30 % de surfaces (semi-) naturelles minimum
Produire mieux grâce à l’écologie reste une discipline à part entière. Ce modèle d’agriculture dite « intégrée » demande de l’expertise. Car sur un territoire, la complémentarité entre les espèces, animales et végétales, et entre surfaces cultivées et non cultivées est primordiale. « On estime que 30 % de la surface en éléments (semi-) naturels (praires, jachères, haies…) est le seuil à partir duquel les effets négatifs de l’intensification sur la biodiversité sont compensés à l’échelle du paysage. La diversité des cultures elle-même est un atout », détaille Xavier Le Roux. Dans la pratique ,les situations sont contrastées selon les régions : en Dordogne, 70 % de la surface est occupée par des éléments de paysages non agricoles, contre 6 % dans l’Eure !
Une agriculture diversifiée à l’échelle du territoire
Mais ces synergies agriculture-biodiversité ne sont efficaces que si elles sont réfléchies au niveau du territoire et non de la seule parcelle ou de l’exploitation agricole, comme c’est souvent le cas actuellement. Une étude réalisée en 2008 par Regula Billeter, chercheuse à Zürich, et des collègues européens, a exploré 25 paysages de sept pays d’Europe. Constat intéressant, la diversité des paysages a autant d’importance que l’intensification des pratiques sur le niveau de biodiversité, la connectivité ayant un moindre rôle. De plus, l’agriculture biologique n’a aucun impact sur la biodiversité si elle se développe marginalement au cœur de bassins de production intensifs.
Pour que les ressources naturelles remplissent pleinement leur fonction d’aide, Xavier Le Roux estime qu’il faut une agriculture qui raisonne de façon adaptée l’aménagement du territoire. « Mais pour aménager correctement tout un territoire, il faut une volonté et des leviers politiques », complète-t-il.