L’institut de sondage Ipsos rend public, le 30 octobre, les résultats d’une étude qui conforte un certain nombre de perceptions bien établies du côté du grand public. Les agriculteurs sont ainsi qualifiés par les consommateurs, comme souvent dans ce type de travail, d’« essentiels », « travailleurs » ou « courageux », mais aussi « insuffisamment rémunérés », compte tenu de leur charge de travail et de la nécessaire transformation des modèles agricoles vers plus de durabilité.
Agriculteurs et consommateurs n’identifient pas les mêmes urgences
Plus original : l’enquête esquisse la perception de l’agriculture par les consommateurs d’une part… mais aussi par les agriculteurs, d’autre part. L’un des enseignements principaux de cet exercice, selon Ipsos, concerne le défi principal du secteur, appréhendé différemment par les deux populations interrogées. La première réponse des agriculteurs concerne la main-d’œuvre et le renouvellement des générations (37 %), tandis que les consommateurs estiment à 47 % que c’est le climat qui va donner du fil à retordre au secteur.
Vision ambivalente autour de la productivité et l’environnement
L’enquête illustre aussi certaines des contradictions qui animent les consommateurs. Invités à choisir entre deux propositions, ceux-ci se montrent partagés entre « j’achète les fruits et légumes les moins chers » (46 %) et « je suis prêt à dépenser plus pour des fruits et légumes bio » (54 %). Alors que le secteur du bio rencontre actuellement une crise de consommation, « cette courte majorité en faveur du bio ne se retrouve pas dans les actes d’achat actuel », note Nicolas Vogel, chef de groupe chez Ipsos Agriculture.
De la même manière, « la France doit conserver sa capacité de production et continuer d’en exporter aux pays qui en sont dépendant » (47 %) et « la France doit réduire sa production en réduisant son utilisation de fertilisants ou de pesticides » (53 %) divisent les consommateurs.