Le chlordécone, utilisé pendant vingt ans pour lutter contre le charançon du bananier, est considéré comme un perturbateur endocrinien et classé cancérogène possible pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé.
Deux facteurs majeurs d’aggravation du risque
L’étude a été menée de 2004 à 2007 sur une population de 709 personnes nouvellement atteintes d’un cancer de la prostate, comparée à 723 personnes indemnes, toutes originaires des Caraïbes (Guadeloupe, Martinique, Haïti, Dominique). L’exposition au chlordécone a été définie par analyse de la molécule dans le sang. Le risque de cancer est statistiquement significatif lorsque les concentrations sanguines sont supérieures à 1 μg/l. Il grimpe dans deux cas particuliers : antécédents familiaux de cancer de la prostate, d’une part et résidence dans un pays industrialisé, en l’occurrence en France métropolitaine, d’autre part. Il est même multiplié par cinq pour les personnes présentant ces deux caractéristiques. Les chercheurs expliquent cette forte augmentation en cas de séjour dans des pays industrialisés par le risque d’exposition à d’autres agents chimiques ainsi que des modifications de comportement alimentaires.