« Aujourd’hui, le consommateur ne connaît pas les pratiques des éleveurs », constate Adrien, éleveur de porcs breton, présent autour de la table de l’atelier participatif organisé par l’association pour le bien-être animal LIT Ouesterel. Lors de la deuxième journée du Space, le 15 septembre, les personnes présentes étaient invitées à réfléchir ensemble à la question suivante : Comment communiquer sur le bien-être animal ?
« Communiquer sur ce qui est déjà fait »
La consigne des présentatrices était simple : lister, sur une feuille A4, séparée en 8 cases, des moyens de communiquer sur le bien-être animal. Suite au silence de la réflexion, beaucoup d’idées ont émergé du groupe constitué d’éleveurs, ingénieurs et étudiants, avec une idée commune : en plus d’améliorer les pratiques, il fait réussir à communiquer sur ce qui est déjà fait. Les réseaux sociaux, les visites de fermes, l’ajout d’une intervention dans le programme scolaire ont été mentionnés par les participants comme des leviers à activer. Concernant l’utilisation de la presse généraliste, un éleveur de porcs ayant déjà accepté la venue d’une chaîne de télévision chez lui, a conclu de son expérience que « les journalistes non spécialisés ne connaissent rien au secteur. Ce qui est publié est toujours très loin de la réalité ».
L’atelier a aussi permis à certains acteurs d’exprimer leurs incompréhensions, comme cette éleveuse de poules pondeuses en Bretagne. « Les consommateurs veulent toujours plus de réglementations sur le bien-être animal dans les élevages français, mais une grosse partie de la viande qu’ils mangent est importée ! »
Bien-être animal et bien-être des éleveurs
Cette année, le bien-être était le thème de l’Espace pour demain, un espace de dialogue, d’animations et de conférences. On pouvait y trouver du matériel, tel qu’un manteau pour veau ou une cage plus respectueuse des truies que les cages classiques. Pour Philippe Briand, chargé d’études et de conseils en veaux de boucherie à la Chambre d’agriculture de Bretagne, et présent dans l’espace, le bien-être animal n’est pas le seul sujet de ce lieu. « Nous abordons le sujet conjointement avec le bien-être de l’éleveur. Par exemple, il a été révélé il n’y a pas très longtemps seulement, que les machines de traite étaient beaucoup trop hautes et donc très mauvaises pour le dos. » Selon lui, le sujet est une vraie préoccupation pour les éleveurs aujourd’hui, et il ne faut pas sous-estimer ce point, car trop d’exigences pourraient « envoyer des filières dans l’impasse ». Il rejoint ainsi l’avis général de l’atelier participatif : « C’est une bonne chose que les agriculteurs s’emparent de la question. Aujourd’hui, on en voit de plus en plus parler de leurs émotions, notamment lors de l’envoi d’animaux à l’abattage ».