Destruction d’essais de vigne OGM en Alsace

16 août 2010 - La rédaction 

Dans la nuit du 14 au 15 août, des essais de l’Inra de Colmar sur des pieds de vigne transgéniques ont été détruits par les « faucheurs volontaires d’OGM ». De nombreuses protestations se sont élevées de la part notamment des pouvoirs publics dénonçant ces « dégradations scandaleuses » d’essais destinés à protéger la vigne d’une maladie qui fait des ravages : le court-noué.

Lutter contre une maladie grave
« Les « faucheurs volontaires » contribuent à répandre la peur en évoquant des risques environnementaux qui n’existent pas sur cet essai, alors que l’Inra essaie de déterminer, en toute indépendance, la pertinence et les risques éventuels de ce type de technologie dans la lutte contre le court-noué ». Ainsi réagit l’Institut national de la recherche agronomiuqe dans un communiqué en date du 15 août suite à la destruction vers 5h du matin, par une soixantaine d’individus, de 70 porte-vignes génétiquement modifiés. Ces essais sur le site de Colmar étaient destinés à étudier leur résistance à une maladie de la vigne, le court-noué, due à un virus transmis par des nématodes (vers) et qui entraîne de nombreux dégâts dans le monde. Les méthodes de lutte actuellement disponibles font appel à des produits chimiques très polluants et peu efficaces. Cet essai a pour objectif de chercher des alternatives de lutte.

Des expérimentations très encadrées
« Autorisée en 2005 pour une période de cinq ans, cette expérimentation avait été saccagée par un individu isolé en septembre 2009, compromettant la production attendue de résultats scientifiques alors qu’elle avait permis un éclairage nouveau sur la variabilité et le fonctionnement dudit virus », rappelle l’Inra.
De leur côté, les « faucheurs volontaires d’OGM » venus de la France entière pour l’opération, n’acceptent pas le terme de saccage mais de « neutralisation ». La Confédération Paysanne rappelle son opposition aux essais OGM en plein champ et demande l’arrêt de toute poursuite contre ces faucheurs volontaires. « Cette opération destinée à faire accepter, par les viticulteurs et les citoyens français qui n’en veulent pas, les recherches sur la mise au point de plantes transgéniques cultivées dans les champs, n’avait aucun sens », souligne-t-elle.

De fortes réactions
Le Gouvernement a réagi fortement. Dans un communiqué commun du 16 août, les ministres de l’Ecologie, de la Recherche et de l’Agriculture se disent « choqués de cet acte de dégradation scandaleux contre un essai exemplaire qui a su associer, notamment dans le cadre du Haut conseil des biotechnologies, scientifiques, organisations professionnelles agricoles, collectivités locales ainsi que les organisations non gouvernementales environnementales ».
De son côté, le Gnis (interprofession des semences), par la voie de son porte parole Philippe Gracien, parle d’un « acte inqualifiable confirmant l’intolérance de ses auteurs et l’échec de la politique de concertation menée depuis des mois ». Il conclut : « La loi OGM, issue du Grenelle de l’environnement prône la possibilité de cultiver avec ou sans OGM. Le gouvernement doit donc maintenant prendre les mesures qui s’imposent afin que les programmes de recherches puissent être menés sereinement jusqu’à leur terme ».

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