La Commission européenne ne veut pas lâcher les Basques du Kintoa… et notamment ceux qui font vivre la modeste filière porcine de ce territoire situé entre le Pays Basque, le Béarn et les Landes. Bruxelles annonce ainsi, le 2 juillet, avoir accordé une appellation d’origine protégée (AOP) au « jambon de Kintoa », pour les cochons « Pie noir du Pays Basque ».
Seulement 27 individus en 1988
Un aboutissement qui semblait inespéré, en 1988, quand il ne restait plus que 25 truies et deux verrats vivants. L’extinction paraissait alors inéluctable, mais des éleveurs locaux ont synchronisé leurs efforts et rassemblé ce maigre cheptel pour initier le sauvetage de cette race. En 1994, la population s’élève à 136 truies et 34 verrats. « L’association pour le Développement de la Filière Porc Basque » est créée sept ans plus tard, en 2001, tout comme le Séchoir Collectif des Aldudes, créé par des artisans charcutiers du Pays Basque. En 2015, 309 truies sont productives, pour 2000 porcelets mis en engraissement, et 5714 jambons mis en affinage.
Un cumul AOP et AOC
Aujourd’hui, la filière rassemble 73 agriculteurs, un abattoir, quatre artisans bouchers-charcutiers et deux séchoirs. Elle obtient cette AOP, la 101e au niveau français, trois ans après l’appellation d’origine contrôlée (AOC). Parmi les critères retenus dans ces cahiers des charges, certains ont trait au bien-être des animaux : l’élevage des porcs se fait en petit lot, avec au maximum 35 porcs par hectare, sur des parcours composés obligatoirement de prairie, landes et bois. Leur alimentation, au-delà de ces parcours, est composée de céréales non-OGM, produites sur une aire géographique très localisée.