Implantation de miscanthus à l’essai

27 mai 2010 - La rédaction 

Le miscanthus*, ou “herbe à éléphants” gagne en notoriété, mais des questions techniques se posent encore. Voilà pourquoi une démonstration d’implantation de rhizomes de miscanthus a été organisée par les chambres d’agriculture de Picardie

La démonstration d’implantation de miscanthus organisée par les chambres d’agriculture de Picardie a réuni plus d’une centaine de personnes le 11 mai.
Photo : chambres d’agriculture de Picardie.

le 11 mai dans la Somme. Une manifestation qui a rassemblé plus de 110 personnes : une soixantaine d’agriculteurs, une quinzaine d’étudiants et une trentaine de techniciens, conseillers agricoles, acteurs de la filière de l’eau et utilisateurs potentiels de biomasse. Au total, un hectare a été implanté, avec quatre techniques différentes : un épandeur à fumier, une planteuse à pomme de terre et un semoir à céréales modifiés et enfin un engin spécifiquement conçu pour le miscanthus. La culture sera suivie par les chambres picardes.

L’implantation : étape primordiale mais délicate

L’implantation des rhizomes, ces tiges souterraines à partir desquelles la plante se développe, est une étape primordiale de la culture du miscanthus : sa réussite joue sur les rendements futurs de cette culture pérenne, sur laquelle l’agriculteur mise pour plus de 20 ans ! Mais c’est aussi une opération délicate, car les rhizomes disponibles sur le marché ne sont pas calibrés. Ils peuvent mesurer de 8 à plus de 15 cm et leur ramification est très variable. Mécaniser à 100 % cette étape est donc difficile.

Le miscanthus, de plus en plus reconnu localement

Les rhizomes de miscanthus, ces tiges souterraines à partir desquelles la plante se développent ont une taille et une forme très variable.
Photo : ©Stéphane Cadoux / Inra

Pour Emeline Défossez, chargée de mission biomasse-énergie à la chambre d’agriculture de Picardie, « les acteurs locaux prennent progressivement conscience que le miscanthus est une piste de diversification possible pour les agriculteurs, avec des débouchés dans le bâtiment, l’énergie, les agroressources. » Des industriels locaux de la déshydratation (luzerne, pulpe de betterave) ont récemment testé l’utilisation du miscanthus dans leurs fours « et pourraient devenir demandeurs d’ici à deux ou trois ans » signale-t-elle. Et des groupements d’agriculteurs développent son usage pour le paillage horticole ou la litière pour chevaux, un autre débouché, très local.

* le miscanthus, graminée originaire d’Asie du Sud-Est est reconnue pour ses rendements intéressants, ses faibles besoins en pesticides et en engrais, ses intérêts environnementaux et ses avantages économiques. Les propriétés de cette plante la rendent intéressante pour la production d’agromatériaux, de pâte à papier, de combustible, ou encore de biocarburant de deuxième génération.

 

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