En sept ans, la certification Haute valeur environnementale (HVE), portée par l’État, a progressivement pris de l’épaisseur. Elle partait pourtant de loin, selon l’aveu du chargé du développement de la certification au sein de l’Association nationale de la Haute valeur environnementale, Laurent Brault. « La démarche a été lancée en 2012 dans l’indifférence générale », rappelle-t-il.
Appel d’air via la restauration collective
Aujourd’hui, la HVE est l’un des signes de qualités retenus par la loi Égalim, pour les 30 % d’aliments « de qualité et durables » à proposer dans la restauration collective à horizon 2022. Mais l’État n’est pas le seul à miser sur cette signature. Localement, certaines régions s’en sont emparées, comme la Nouvelle-Aquitaine, qui propose des aides aux agriculteurs souhaitant obtenir cette reconnaissance. Des acteurs privés s’emparent également de la HVE. Deux enseignes de la grande distribution ont récemment pris ce virage.
La grande distribution s’engage
Le groupe E.Leclerc a ainsi annoncé, fin avril, son intention d’approvisionner ses marques propres de fruits et légumes en produits issus d’exploitations certifiées HVE. Les pommes ouvrent le bal : les golden du Limousin Nos Régions ont du Talent, les pommes bicolores, jaunes et vertes, Douceur du Verger de Marque Repère. Le 15 mai, c’est Intermarché-Agromousquetaires qui investissait la « boulangerie HVE ». Trois références (baguette, pain, pavé) sont disponibles dans les rayons d’Intermarché. Trois autres devraient les rejoindre d’ici à la fin de l’année. Objectif ? Commercialiser 50 % des pains de la marque La Campanière sous le label HVE d’ici à 2023, et 100 % d’ici à 2025. « La HVE est une solide réponse à la demande sociétale », affirme Olivier Dumont, directeur de la filière boulangerie/pâtisserie d’Agromousquetaires.
1500 fermes HVE, pour un objectif de 50 000 à horizon 2030
Une dynamique réelle, mais qui doit encore gagner en ampleur pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. Le plan biodiversité présenté par Nicolas Hulot à l’été 2018 vise la certification de 50 000 fermes en 2030. Si le nombre d’exploitations HVE double régulièrement d’une année sur l’autre, comme entre 2013 et 2014, entre 2015 et 2016, ou encore entre 2018 et 2019, c’est aussi parce que leur nombre reste relativement limité, soit aujourd’hui 1 518 fermes.
La signature est par ailleurs challengée à différents niveaux : il est jugé beaucoup plus accessible en vigne que pour les autres cultures, ses critères ne concernent pas les spécificités propres aux élevages, et certaines ONG estiment que son cahier des charges ne va pas assez loin en termes environnementaux. Certaines voix s’élèvent même pour demander la mise en place d’un « niveau 4 » pour la certification environnementale, dont la HVE est aujourd’hui le niveau 3, le plus élevé.
E.P. et L.H.
Donc finalement, il y en a qui trouvent que c’est trop difficile, et d’autre que c’est trop simple…
Finalement, c’est probablement comme il faut, non ?
Ce qui est certain, c’est que s’amuser à changer le référentiel tous les 4 matins n’aidera pas à le développer.