La perception des allégations de santé par le consommateur

5 mai 2015 - La rédaction 

Le 15 avril dernier à l'Académie d'agriculture, ont été présentés les premiers résultats d'une étude franco-américaine conduite par l'INSEAD, l'institut européen d'administration des affaires, et l'Université de Vanderbilt dans le Tennessee, portant sur la perception par les consommateurs des  différentes allégations de santé figurant sur les produits.

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André Quentin, doctorant à l'INSEAD

André Quentin, doctorant à l'INSEAD, constate que « les allégations de santé sont aujourd'hui omniprésentes sur les étiquettes des produits. » Elles visent à communiquer sur le fait que le produit est bon pour la santé, voire meilleur pour la santé que ses concurrents. Aux États-Unis, on retrouve communément sur plus de 5 % des produits, quelque 107 allégations de santé différentes. « Le problème est que le consommateur s'y perd. » De leur côté, les chercheurs et les professionnels de santé souhaitant étudier la véracité des mentions ne s'y retrouvent pas non plus.

Grâce à une classification adaptée des allégations de santé, l'étude a permis de distinguer une perception homogène quelque soit la typologie des consommateurs américains :

  • les allégations portant sur un ajout (aliment enrichi comme par exemple « Riche en Oméga 3 ») sont perçues positivement pour la santé.  
  • les produits affichant des allégations portant sur le fait que les qualités naturelles de l'aliment n'ont pas été retirées et ont été préservées (par exemple « Riche en fibres) sont jugés comme meilleurs en satiété et en goût
  • un produit mettant en avant le retrait d'un élément jugé négatif (comme par exemple « Faible en sucre », « Light », « Faible en calories ») est généralement très mal perçu.
  • les aliments suggérant qu'aucun élément n'a été rajouté à l'aliment sont estimés par les consommateurs comme moyens sur le plan du goût et de la satiété et comme mauvais en termes de santé ».
Une perception traductible au consommateur français ?
Le programme de recherche s'attache aujourd'hui à mener une étude cross-culturelle afin de vérifier si les résultats obtenus aux USA peuvent s'appliquer aux consommateurs français. Il en ressort notamment que « la méfiance pour la transformation des aliments est encore plus forte en France qu'aux Etats-Unis. Par ailleurs, les Américains ont un rapport plus fonctionnel à la nourriture et considèrent que des aliments peuvent être des carburants du corps. Les aliments enrichis pouvant fournir plus d'énergie sont ainsi mieux acceptés aux USA qu'en France ».

André Quentin relève également que « les allégations qui inspirent le plus confiance sont celles qui sont les moins régulées et sont souvent vides de sens, comme les termes “tout naturel”, “frais” ou “non transformé”. » Enfin, l'étude montre certains biais de langage. Ainsi, l'allégation “faible en glucide” est mieux perçue que celle “faible en sucre” que ce soit  en termes de goût, de satiété ou de santé, alors que fonctionnellement ces allégations sont équivalentes.

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