Actuellement, 98 % des français reçoivent une eau du robinet conforme à la réglementation. Dans une étude publiée le 20 avril, l’UFC-Que Choisir dénonce des carences réglementaires pour les 2 % restants : « Près d’un million de consommateurs, essentiellement en zones rurales, reçoivent toujours une eau non conforme ». Une carte interactive, diffusée en parallèle de cette étude, permet de consulter la qualité de l’eau du robinet de sa commune.
Lancement d’une pétition
Selon l’étude, réalisée sur l’ensemble des communes françaises, et malgré des améliorations, les pollutions agricoles sont toujours la première cause de contaminations. « 450 000 consommateurs boivent une eau dépassant les normes maximales en pesticides et 148 000 une eau contaminée par les nitrates ». L’UFC-Que choisir met en cause des carences réglementaires en matière d’analyses de pesticides. Sur les 750 molécules différentes de pesticides et dérivés susceptibles d’être retrouvé dans l’eau potable, seuls 206 sont recherchés, explique l’association.
Avec Générations Futures, et à l’occasion de la parution de cette étude, UFC-Que Choisir a lancé une pétition pour demander « l’interdiction des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, ainsi qu’un renforcement urgent par le ministère de la Santé des exigences en matière d’analyses de pesticide ». L’objectif est de recueillir 50 000 signatures.
Entre 750 millions et 1 milliard d’euros pour la dépollution
L’étude rappelle que « le coût de la dépollution des pollutions agricoles représente entre 750 millions et 1,3 milliard d’euros par an, intégralement financé par les consommateurs via leurs factures d’eau et la redevance qu’ils versent aux agences de l’eau ».
L’UIPP appelle à distinguer risque et présence
Suite au lancement de la pétition d’UFC-Que Choisir et Générations futures, l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) appelle à ne pas confondre présence et risque. Elle rappelle, dans un communiqué du 20 avril, que «plus de 300 000 prélèvements sont effectués et 10 millions d’analyses sont réalisées pour rechercher des traces de produits phytopharmaceutiques ou leurs métabolites ». La structure ajoute également que « en 2018, seules 9 000 personnes en métropole (0,01% de la population) ont connu une situation de non-conformité conduisant à une restriction dans l’usage ou dans la distribution de l’eau du robinet en raison de la présence de résidus de pesticides ». Un chiffre ayant été divisé par 18 depuis 2003.