Les projets visant une véritable production agricole urbaine se développent depuis les années 2010. Une mouvance, encore à son balbutiement, qui s’avère très diversifiée. Et qui porte l’étiquette d’une tendance « mode », qui peut soulever la question de sa pérennité.
Une agriculture urbaine professionnelle
Un concept émerge toutefois : l’agriculture urbaine professionnelle. « La production agricole constitue alors l’activité principale des projets. Lesquels génèrent suffisamment de revenus pour employer un salarié », explique Grégoire Bleu, président de l’Association française pour l’agriculture urbaine professionnelle (Afaup) créée en décembre 2016. Question rentabilité, l’agriculture urbaine doit en effet faire ses preuves. Les prévisions économiques tablent sur des services autres que la production agricole. Formations, pédagogie, réceptions, cours de cuisine, location de site, transformation des produits… complètent les revenus des structures. L’Afaup comptabilise une centaine de projets d’agriculture urbaine professionnelle, dont la moitié à Paris.
Des chiffres en forte expansion
« Lors de la première réunion des porteurs de projets en agriculture urbaine, en 2012, nous comptions seulement cinq participants,ajoute Christine Aubry, de l’Inra. En 2016, 120 porteurs ont répondu présent, partout en France ». Des villes comme Lyon, Marseille, Toulouse, Nantes ou Bordeaux témoignent de fortes ambitions.
Des productions végétales à haute valeur ajoutée
Les modèles divergent, depuis les jardins associatifs dédiés à l’agriculture, à la culture dans les containers, et aux techniques plus high-tech de serres sur les toits et de fermes indoor, où les cultures poussent en hors sol sans voir le soleil. Les fruits et les légumes, les plantes aromatiques, se taillent la part du lion. Hormis les abeilles et les poules, les productions animales manquent encore. « Mais l’élevage urbain commence à pointer son nez », assure Guillaume Morel-Chevillet, chargé de mission agriculture urbaine à l’institut technique de l’horticulture, Astredhor.
L’agriculture rurale peut apporter sa contribution
Le secteur agricole est encore peu présent. « Le monde agricole a au départ considéré cette forme d’agriculture comme un concept “bobo” et peu intéressant, explique Christine Aubry. D’ailleurs le ministère de l’Agriculture ne reconnaît pas cette pratique comme une activité agricole. Une forme de non considération de ce mouvement persiste. Mais cela évolue dans le bon sens. »
Les liens avec le monde agricole devraient se resserrer, notamment dans le domaine de la formation. Car les structures se confrontent aux mêmes problèmes que les agriculteurs : comment prouver l’impact environnemental et la sécurité sanitaire d’un produit alimentaire, assurer les normes d’hygiène, tracer la production ? Des questions auxquelles savent répondre les agriculteurs.
Je ne pense pas que ce soit un effet de mode. Regardez les fermes LUFA au canada, elles sont rentables; J’ai écrit une série d’articles sur ce thème sur mon Blog Esprit Laïta qui fait le tour des différentes formes que prend l’agriculture urbaine.
Ce n’est pas un effet de mode car c’est une nécessité pour donner à manger aux urbains et rurbains, dont le nombre augmente de plus en plus.