Les associations environnementales tirent la sonnette d’alarme sur la disparition des haies dans les campagnes. 60 % du linéaire de bocage breton ont disparu entre 1960 et 1980 (1), s’inquiète par exemple Bretagne Vivante. Des chiffres qui ne se cantonnent pas au territoire armoricain. En France, la baisse de la polyculture-élevage et le remembrement, qui a regroupé les parcelles, ont eu raison des haies. Si les pratiques ont évolué vers une plus forte prise en compte de l’environnement, leur disparition se poursuit.
Pas assez de plantations
Les chiffres en attestent (2) : les haies et alignements d’arbres ont reculé de 5 700 hectares par an entre 2006 et 2012 et de 8 000 ha entre 2012 et 2014. « Les zones de production végétale abattent toujours les haies, tandis que, dans les zones d’élevage, le bocage vieillit, explique Philippe Pointereau, directeur du pôle agro-environnement de l’association Solagro. Nous pouvons parler d’un échec des politiques. »
Depuis les années 1980, de nombreux agriculteurs replantent, sous l’impulsion des réseaux d’agroforesterie, des chambres d’agriculture, des collectivités, des fédérations de chasseurs… si bien que 2 000 à 3 000 kilomètres de haies sortent de terre chaque année, selon Solagro. Ce n’est que l’arbre qui cache la forêt, selon Philippe Pointereau : « Malgré ces nouvelles haies, nous avons calculé que nous perdons 14 200 km de haies par an. Il reste beaucoup plus difficile de planter que de détruire ! »
Valoriser le bois pour changer la tendance
Les professionnels de l’arbre et de l’agroforesterie insistent : il faut avant tout structurer les réseaux d’acteurs pour mettre en place des plans de gestion pérennes des haies. Une certification « Bois bocager géré durablement » devrait voir le jour fin 2019. Elle permettra notamment de trouver des débouchés pour le bois, indispensables afin d’enclencher une dynamique de préservation des haies.
L’Office de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l’Institut de l’information géographique et forestière (IGN) planchent également sur la création de cartes des bocages : un travail qui devrait faciliter la prise en compte des haies dans les politiques.
(1) Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Bretagne
(2) Enquête Terruti-Lucas du service statistique du ministère de l’Agriculture
Je m’inquiète et m’insurge en même temps que les communes rurales ne réagissent pas à l’enlaidissement des rues des villages dont les habitants remplacent les uns après les autres leurs haies vives par ces affreuses clôtures rigides noires !
Aviez vous un avis sur ce sujet ? Savez vous si certaines municipalités réagissent ?
Merci de votre réponse
Danny morsard
Auzouville-sur-Ry