« En favorisant le maintien de l’activité et de l’emploi local, l’extension des indications géographiques devient un véritable levier de développement pour votre entreprise quel que soit le territoire », affirme le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance sur son site internet. Mais, les indications géographiques (IG) sont-elles réellement favorables au maintien de l’activité agricole ? C’est ce à quoi ont voulu répondre des chercheurs japonais, dont les travaux ont été publiés dans la revue Food Policy en juillet 2021. Leur étude s’est basée sur la comparaison de deux communes mitoyennes productrices de « riz d’Uonoma », l’une appartenant au périmètre d’une IG depuis 2005 et l’autre non. Le nombre d’exploitations agricoles et la surface agricole utile (SAU) ont été comparées. Les facteurs susceptibles d’influer sur ces variables (conditions climatiques et historique par exemple) ont été également suivis. Les résultats montrent que, depuis 2005, le nombre d’exploitations et la SAU diminuent moins vite dans la commune insérée dans l’indication géographique.
Évolution de la SAU et du nombre d’exploitations dans les deux municipalités
Source : Food Policy
Les IG, utiles pour le maintien en activité des exploitants
D’où vient cette différence ? Pour les auteurs de cette étude, le facteur principal serait le fait que, la production étant mieux valorisée économiquement dans la zone de l’IG, les exploitant restent plus longtemps en activité. Certains resteraient même au-delà de l’âge de retraite. A court terme au moins, l’IG serait donc favorable au maintien de l’activité agricole.
Aucun effet des IG n’a été démontré sur les installations de nouveaux agriculteurs
Cependant, comme le montre la récente campagne du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation pour les « métiers du vivant », le maintien des exploitants en fonction n’est pas le seul levier pour assurer la pérennité de la profession. En effet, l’étude japonaise n’a pas mis en évidence un effet positif de l’IG sur l’installation de nouveaux agriculteurs. Au contraire, le phénomène observé pourrait même, à terme, amener au vieillissement de la population d’exploitants, et donc au potentiel effondrement de cette dernière, sur le territoire appartenant à l’IG.