Une enquête commandée par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) et présentée le 19 octobre pointe du doigt l’utilisation importante de molécules de la famille des néonicotinoïdes en traitements de semences. Elle a été réalisée par Laure Chanon, journaliste indépendante. Son enquête indique que les néonicotinoïdes sont utilisés sur au moins 6 millions d’hectares en France : des céréales à paille, colza, maïs et betterave.
L’enquête souligne que ces produits ont échappé « aux efforts déployés dans le cadre du plan Écophyto. » L’argumentation : les traitements des semences ne comptent que pour une unité dans le calcul des indicateurs de fréquence de traitement (IFT), quel que soit le nombre de produits appliqués en enrobage. Or, l’IFT est l’un des principaux indicateurs utilisés pour suivre l’évolution de l’utilisation des pesticides. L’Unaf suggère ainsi que le calcul soit revu à la hausse. Par ailleurs, le dispositif des certificats de produits phytosanitaires (CEPP) proposent différentes actions pour réduire les pesticides appliquées sur les cultures, mais aucune mesure ne cible le traitement des semences.
Pour l’Unaf, les traitements de semences, considérés comme des « assurances tout risque » pour l’agriculteur, sont des verrous qui empêchent l’émergence des alternatives aux néonicotinoïdes. L’Unaf indique qu’elle sera vigilante aux avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) sur les alternatives prévues pour la fin 2017-2018, ainsi « qu’aux promesses du Président de la République quant à la séparation du conseil et de la vente sur les pesticides. »