Les professionnels du bois sonnent l’alarme

22 juin 2010 - La rédaction 

Les professionnels du bois s’inquiètent pour leur avenir. La demande en bois devrait croître de 30 % d’ici à 2020. Pourtant, à l’heure actuelle, la France n’est pas capable de répondre aux enjeux économiques et écologiques du secteur : elle ne produit pas assez.

La France est l’un des Etats qui plante le moins d’arbres en Europe. Crédits photo : SNPF

Une forêt de production qui se perd
La France dispose de l’une des plus importantes surfaces forestières d’Europe (15,5 millions d’hectares) ; mais en 15 ans, le nombre de plants forestiers vendus, est passé de 110 à 28 millions. Selon la Fédération nationale du bois (FNB), le niveau actuel de reboisement est « insuffisant ». La France est l’un des Etats européens qui plante le moins, et les investissements consacrés à ses forêts, sont parmi les plus faibles d’Europe : 340 millions d’euros, soit 6,8 % du budget du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

Pour Vincent Naudet, président du Syndicat des pépiniéristes forestiers français: « c’est de la forêt fictive, elle ne peut plus fournir de bois ». Annuellement, seul 60 % de la zone forestière est exploitée. La cause de ce chiffre : le morcellement des parcelles entre propriétés privées et les massifs difficiles d’accès (zone montagneuse et méditerranéenne). La FNB affirme que la forêt est inadaptée aux besoins de demain. Le secteur bois représente le second déficit commercial de l’hexagone. Les résineux, essentiels dans la construction, ne constituent qu’une faible part de la production française.

Vers une gestion responsable
Aujourd’hui, la filière bois emploie environ 300 000 personnes, un secteur qui peut d’ores et déjà devenir un marché porteur. Pour Bernard Gamblin, directeur technique et commercial du bois de l’Office national des forêts : « il faut continuer à investir, en choisissant le modèle le mieux adapté », un modèle où l’on investirait concrètement dans la forêt. Pour le Groupe d’intérêt économique Semences forestières améliorées, le Syndicat des pépiniéristes forestiers français, l’Union nationale des entrepreneurs du paysage, la Fédération nationale entrepreneurs des territoires et la FNB, un travail doit être fourni autour de la gestion responsable de la forêt.

Sur le plan économique, une augmentation de la production de volumes de bois résineux et un ajustement de l’offre et la demande sont inévitables. Sur le plan écologique, la forêt française doit être restructurée afin que sa pérennité soit assurée, dans le respect de la biodiversité et, en s’adaptant à l’évolution climatique.

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