Régine se rappelle l’ampleur des travaux engendrés par le passage en cases collectives : « Il a fallu démonter toutes les cases individuelles, réadapter l’organisation du bâtiment et modifier le système d’alimentation et de ventilation». Même si certaines coopératives ou sociétés d’intégrations ayant des contrats particuliers avec les éleveurs (achat et vente de veaux, approvisionnement en aliments, etc.) ont aidé ces derniers en leur attribuant des aides financières, cette mise aux normes a tout de même nécessité de gros investissements sans possibilité de les répercuter sur le prix de vente des veaux.
Le bien-être de l’éleveur
Régine Clayer est plutôt satisfaite de ses nouvelles conditions de travail. Les nouvelles normes bien-être ont rendu « l’ambiance de travail plus agréable en compagnie de veaux joueurs car ils ont plus de place ». Cela dit et malgré l’automatisation de certaines tâches, ce travail reste assez prenant. Il nécessite beaucoup de présence pour la surveillance des animaux afin de repérer les problèmes au plus vite, ce qui est plus difficile en cases collectives. La distribution des aliments requiert aussi du temps matin et soir, surtout pour les éleveurs non équipés de distributeurs automatiques. Par exemple, l’apport d’aliments solides aujourd’hui obligatoire se fait en majorité manuellement et représente plus de manutention pour les éleveurs.
Vers une officialisation de l’évaluation du bien-être?
La Commission Européenne a cofinancé un projet appelé Welfare Quality® de 2004 à 2009, consistant en une méthode d’évaluation du bien-être animal en exploitation standardisée à l’échelle européenne. Le but est d’évaluer le niveau de bien-être dans les différentes exploitations et d’attribuer un score à chaque exploitation en fonction des conditions d’élevage. Ces scores sont calculés selon 4 critères bien-être concernant l’alimentation, le logement, la santé et le comportement des animaux.
Régine Clayer estime cette méthode utile pour améliorer le bien-être. Cependant, elle pense que le système de notation devrait s’adapter aux anciennes exploitations, moins adaptées aux nouvelles normes, pourvu qu’elles respectent les conditions nécessaires. Elle espère aussi que cette méthode n’entrainera pas de nouvelles modifications trop importantes des bâtiments.
Une refonte de la politique européenne en santé animale est attendue pour 2012. L’objectif de l’Europe est d’offrir aux consommateurs un choix et une garantie du respect du bien-être en élevage. Il permettrait également d’améliorer les conditions générales de bien-être en corrigeant les points négatifs. A l’échelle mondiale, il garantirait aux produits européens une qualité bien-être supérieure et autoriserait l’Europe à limiter les importations de l’étranger. Autre priorité : établir des passerelles entre la santé humaine et animale. Les lignes directrices devraient être rendues publiques en décembre 2011.