Plus de place pour le bien-être animal

19 mai 2011 - La rédaction 
Le bien-être animal sera un des points majeurs de la refonte de la politique européenne en santé animale attendue pour 2012. De leurs côtés, les éleveurs français améliorent progressivement la qualité de vie de leurs animaux, comme Christian et Régine Clayer, installés en polyculture-élevage dans le département de la Mayenne depuis 1981. Point sur l’amélioration du bien-être animal avec l’éleveuse.

« Au début les veaux étaient en cases individuelles et manquaient d’espace. Mais maintenant ils sont en cases collectives, ils ont l’air de se sentir mieux et il n’est pas rare de les voir s’amuser » se réjouit Régine Clayer au moment même où un veau vient la voir pour se faire caresser. Depuis le 1er Janvier 1998, la directive 97/2/CE interdit le logement des veaux en cases individuelles après l’âge de 8 semaines, la date butoir de mise aux normes étant 2003. De nombreuses autres normes ont été instaurées telles que l’apport obligatoire d’aliments solides (paille, maïs) pour un meilleur confort digestif des jeunes veaux et pour éviter les problèmes d’anémie.

Les nouvelles normes bien-être ont rendu « l’ambiance de travail plus agréable en compagnie de veaux joueurs car ils ont plus de place », explique Régine Clayer, installée en polyculture-élevage dans la Mayenne.

Régine se rappelle l’ampleur des travaux engendrés par le passage en cases collectives : « Il a fallu démonter toutes les cases individuelles, réadapter l’organisation du bâtiment et modifier le système d’alimentation et de ventilation». Même si certaines coopératives ou sociétés d’intégrations ayant des contrats particuliers avec les éleveurs (achat et vente de veaux, approvisionnement en aliments, etc.) ont aidé ces derniers en leur attribuant des aides financières, cette mise aux normes a tout de même nécessité de gros investissements sans possibilité de les répercuter sur le prix de vente des veaux.

Le bien-être de l’éleveur
Régine Clayer est plutôt satisfaite de ses nouvelles conditions de travail. Les nouvelles normes bien-être ont rendu « l’ambiance de travail plus agréable en compagnie de veaux joueurs car ils ont plus de place ». Cela dit et malgré l’automatisation de certaines tâches, ce travail reste assez prenant. Il nécessite beaucoup de présence pour la surveillance des animaux afin de repérer les problèmes au plus vite, ce qui est plus difficile en cases collectives. La distribution des aliments requiert aussi du temps matin et soir, surtout pour les éleveurs non équipés de distributeurs automatiques. Par exemple, l’apport d’aliments solides aujourd’hui obligatoire se fait en majorité manuellement et représente plus de manutention pour les éleveurs.

Vers une officialisation de l’évaluation du bien-être?
La Commission Européenne a cofinancé un projet appelé Welfare Quality® de 2004 à 2009, consistant en une méthode d’évaluation du bien-être animal en exploitation standardisée à l’échelle européenne. Le but est d’évaluer le niveau de bien-être dans les différentes exploitations et d’attribuer un score à chaque exploitation en fonction des conditions d’élevage. Ces scores sont calculés selon 4 critères bien-être concernant l’alimentation, le logement, la santé et le comportement des animaux.
Régine Clayer estime cette méthode utile pour améliorer le bien-être. Cependant, elle pense que le système de notation devrait s’adapter aux anciennes exploitations, moins adaptées aux nouvelles normes, pourvu qu’elles respectent les conditions nécessaires. Elle espère aussi que cette méthode n’entrainera pas de nouvelles modifications trop importantes des bâtiments.

Objectifs du projet européen
Une refonte de la politique européenne en santé animale est attendue pour 2012. L’objectif de l’Europe est d’offrir aux consommateurs un choix et une garantie du respect du bien-être en élevage. Il permettrait également d’améliorer les conditions générales de bien-être en corrigeant les points négatifs. A l’échelle mondiale, il garantirait aux produits européens une qualité bien-être supérieure et autoriserait l’Europe à limiter les importations de l’étranger. Autre priorité : établir des passerelles entre la santé humaine et animale. Les lignes directrices devraient être rendues publiques en décembre 2011.

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