Le reportage est proposé par France 3, le 13 octobre : « Quand les carottes d’une enseigne bio contiennent plus de pesticides que d’autres carottes non bios. » Les journalistes de la chaine de télévision ont analysé quatre marques de carottes bio, et autant de marques issues de l’agriculture conventionnelle. Verdict : deux des quatre carottes conventionnelles présentent des traces de pesticides. C’est également le cas d’une des quatre carottes bio.
Pas de conséquence pour la santé
Le reportage précise toutefois que les doses détectées sont « dix ou cent fois » inférieures aux seuils tolérés par la réglementation. Ces seuils étant déterminés avec beaucoup de prudence, et définis très en deçà des doses susceptibles de générer le moindre trouble à l’organisme qui les ingère, France 3 conclut en effet : « Pas de risque pour la santé. » C’est également le cas pour les deux carottes conventionnelles, pour lesquelles des traces de pesticides ont été détectées « dans les limites maximales de résidus (LMR) » autorisées par la loi.
Le gérant du magasin n’a pas de réponse… et c’est normal
Pas de risque, donc, mais une question : comment expliquer ces traces de pesticides non autorisés en agriculture biologique dans des carottes bio ? Le responsable du magasin où les carottes ont été achetées, interrogé dans le reportage, est incapable de répondre au débotté. Une séquence qui entretient une forme de malaise, mais sa réponse est pourtant la meilleure possible : la traçabilité existe. Et si lui n’a pas l’explication, remonter la filière permettrait, s’il y avait une détection de résidus au dessus de la norme ou de pesticides non autorisés sur une culture ou en cas de problème sanitaire, d’en déterminer l’origine.
A priori pas de fraude du producteur
La spécialiste d’une association de consommateur consultée par France 3 juge, compte tenu des quantités analysées, que l’agriculteur n’a sans doute pas fraudé. Autrement dit, il n’a a priori pas utilisé sciemment des pesticides conventionnels en bio. Alors d’où viennent les molécules ? Au niveau de l’agriculteur, plusieurs pistes : l’eau utilisée pour arroser les parcelles, par exemple, peut-être collectée dans une nappe contenant des résidus. La filière « semence bio » n’étant pas en mesure d’approvisionner tous les producteurs, l’utilisation de semences conventionnelles est possible en AB. Ces semences sont produites à partir de cultures protégées avec des pesticides, dont elles peuvent garder des traces. Enfin, la proximité de parcelles conventionnelles est une autre source possible, via la dérive des pesticides, lors de leur application.
Contaminations possibles à d’autres niveaux de la filière
Ensuite, avant d’arriver au magasin, les carottes sont transportées, stockées, conditionnées… et parfois par des opérateurs travaillant aussi des produits conventionnels. En plateau, sur France 3, après le reportage, un journaliste suggère que ces étapes sont également susceptibles de générer des contaminations. Une inversion ou un mélange de deux lots est par exemple possible – bien que les opérateurs soient tenus de respecter des règles strictes de séparations.
Le même spécialiste émettait également cette hypothèse : les carottes bio pourraient présenter des traces de pesticides après avoir été simplement stockées dans un cageot ayant contenu préalablement des carottes conventionnelles. Selon les experts sollicités par Campagnes et environnement, l’éventualité d’une contamination de cette nature, par contact indirect, est hautement improbable.
Alimentation : comment expliquer la présence de pesticides dans les produits bio ?
La piste de la méthodologie des laboratoires sur des concentrations infimes a été oubliée. N’oublions pas que les marges d’incertitudes des laboratoires sont comprises entre 50 et 65% en moyenne… des marges d’erreurs énormes sur des quantités infinitésimales. On frôle les capacités analytiques.
La piste de la méthodologie des laboratoires sur des concentrations infimes a été oubliée. N’oublions pas que les marges d’incertitudes des laboratoires sont comprises entre 50 et 65% en moyenne… des marges d’erreurs énormes sur des quantités infinitésimales. On frôle les capacités analytiques.
Quel – ou quels- pesticides ont été trouvés dans les carottes bio ?
Cela exige de remonter la filière pour arriver à une clarification…et .essayer d’éviter ce genre de résultat.
Les bio se doivent d’être le plus clairs possible face aux consommateurs , et pour cela un approvisionnement le plus local possible est le meilleur remède.
Quel – ou quels- pesticides ont été trouvés dans les carottes bio ?
Cela exige de remonter la filière pour arriver à une clarification…et .essayer d’éviter ce genre de résultat.
Les bio se doivent d’être le plus clairs possible face aux consommateurs , et pour cela un approvisionnement le plus local possible est le meilleur remède.