Le laboratoire Excell est implanté à Mérignac, en Gironde. Son expertise se situe notamment dans les analyses toxicologiques et organoleptiques pour le secteur agro-alimentaire. De par sa situation géographique, il n’est pas rare que le vin s’invite dans les tubes à essais. « Nous recevons des échantillons de la part des producteurs, des négoces, mais aussi de grandes surfaces ou de particuliers », témoigne Stéphane Boutou, responsable technique du laboratoire.
Concentrations et nombres de molécules détectées en baisse
Quelles sont les tendances notables pour les vins français étudiés ? « En termes sanitaires, les concentrations des molécules pesticides sont en net recul, tout comme les toxicités relevées, détaille Stéphane Boutou. Le nombre de molécules différentes détectées diminue lui aussi. » Un constat qui est le fruit de deux mouvements de fond. « Les quantités pulvérisées par les viticulteurs, en recul, jouent énormément dans cette évolution », explique Stéphane Boutou. Par ailleurs, la liste des pesticides autorisés en France est de plus en plus restrictive, éliminant ceux dont les matières actives sont potentiellement les plus toxiques.
Peu ou pas d’effet sur le goût des vins français
Et le goût ? « En France, les pesticides utilisés affectent peu ou pas les propriétés organoleptiques d’un vin », affirme Stéphane Boutou. Aucun vin analysé par Excell ne présente ce type de dégradation. Ce qui fait des vins français de bons élèves, comparés à certains vins étrangers. En Chine, par exemple, la pharmacopée à disposition des viticulteurs, c’est-à-dire la liste des molécules autorisées, est plus large, et en clair, moins restrictive. Elle compte davantage de matières actives susceptibles d’altérer la qualité gustative d’un vin.
En bio, pas de problèmes toxicologiques, mais…
Le laboratoire Excell analyse également des vins bio. Le label autorise l’utilisation de produits phytosanitaires naturels, comme le cuivre. « Au niveau du cuivre, aucun problème toxicologique ou organoleptique dans le vin, mais le point de vigilance se situe au niveau de la vie des sols des vignes, qui peut être impactée en cas de concentrations élevée », analyse Stéphane Boutou. Gare, également, aux goûts moisis-terreux (GMT). Imputables à la présence de maladies, ces GMT sont plus souvent détectés en bio.
Pour l’équilibre du propos je recommande vivement de lire le livre de Jérôme Douzelet Gilles-Éric Séralini: Le goût des pesticides dans le vin.
Pour l’équilibre du propos je recommande vivement de lire le livre de Jérôme Douzelet Gilles-Éric Séralini: Le goût des pesticides dans le vin.