Le Plan ours brun 2018-2028 du gouvernement prévoit la réintroduction de deux ourses dans le massif pyrénéen cet automne, afin d’assurer le maintien de cette population de plantigrades en France. Si 84 % des Français sont favorables à cette mesure, d’après un sondage Ifop réalisé en début d’année, elle provoque une levée de boucliers du côté de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne (FTEM).
Les éleveurs inquiets
Les éleveurs et membres de la FTEM dénoncent dans un communiqué les attaques de loups et d’ours sur leur cheptel et menacent désormais d’organiser des battues illégales. Ils exigent « des mesures de retrait immédiat des grands prédateurs. »
La Fédération nationale de défense du pastoralisme (FNDP) a de son côté déposé un recours gracieux le 5 juillet contre le Plan ours brun 2018-2028. Le recours gracieux consiste à demander à l’auteur d’une décision contestée, faisant partie de l’administration, de revoir sa décision.
Quel niveau d’urgence pour la sauvegarde de l’ours ?
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cependant, l’ours brun rentre dans la catégorie « préoccupation mineure » et a peu de chances de disparaître à court terme. Ce qui n’a pas empêché le tribunal administratif de Toulouse de condamner l’État en mai pour manquement à son obligation de protection de l’ours brun. Il estime que « les actions mises en œuvre par l’État ne peuvent pas être regardées comme suffisantes » pour préserver l’espèce.
Attaques sur les troupeaux : les dégâts sont-ils « importants » ?
La convention de Berne de 1979 autorise la France à abattre des ours bruns si l’action vise à « prévenir des dommages importants (…) au bétail ». Une notion difficile à caractériser… Factuellement, 689 brebis ont été tuées par des ours en 2017 dans le département de l’Ariège. D’après le journal Terres d’Ariège, le département compte plus de 60 000 brebis, ce qui signifie que l’ours tuerait environ 1 % du cheptel ariégeois. Selon l’association de protection de l’ours brun Pays de l’Ours, l’utilisation de chien de protection permettrait de réduire de 90 % les attaques subies.
Les indemnisations en cas d’attaque d’un ovin par un ours vont de 46 à 570 euros selon les caractéristiques de la bête tuée.