L’attente a été longue, mais c’est finalement Joe Biden qui a gagné la présidentielle américaine face à Donald Trump. L’élection de l’ancien vice-président de Barack Obama marquera-t-elle un changement pour l’agriculture américaine ? Alors qu’il devra proposer une réforme du Farm bill pour 2023, Joe Biden a présenté un programme très différent de celui de son concurrent, notamment sur le climat.
Vers une rémunération du stockage du carbone
Promettant la réintégration des Etats-Unis dans l’Accord de Paris, le nouveau président souhaite que l’agriculture contribue à la lutte contre le réchauffement climatique et à l’atteinte de l’objectif de la neutralité carbone pour 2050. Il entend proposer des paiements pour encourager la séquestration du carbone. « Cette politique devra permettre de créer des nouvelles sources de revenu pour les agriculteurs à un moment où beaucoup ont du mal à joindre les deux bouts », explique-t-il dans son programme. De manière plus globale, les pratiques visant à préserver l’environnement seront encouragées. Pour cela, il mise sur les technologies et l’innovation, notamment pour mieux protéger le sol et créer des nouvelles variétés.
Doubler la consommation de biocarburants
L’agriculture est également vue comme une solution pour assurer la transition énergétique du pays, qui a pour ambition une électricité décarbonée en 2035. Il mise sur le développement des produits biosourcés et sur les prochaines générations de biocarburants, dont il entend doubler la consommation.
Autre axe : les systèmes alimentaires régionaux. Le successeur de Donald Trump souhaite favoriser « des chaînes d’approvisionnement afin de livrer des produits frais aux écoles, aux hôpitaux et à d’autres grandes institutions fédérales et étatiques », explique-t-il.
Réduire l’impact carbone de l’agriculture
Si les agriculteurs ont plutôt soutenu Trump, l’American Farm bureau, qui représente les grandes entreprises agricoles, a félicité Joe Biden. « Un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Amérique», a indiqué la structure dans un communiqué du 7 novembre. La structure n’a toutefois pas manqué de mettre le nouveau président face aux défis de l’agriculture américaine : les conséquences d’une pandémie mondiale, davantage de conditions météorologiques extrêmes, la pénurie de main d’œuvre, et l’accroissement de la concurrence internationale qui reste la première préoccupation du secteur agricole. L’American Farm Bureau se veut à l’écoute sur l’urgence climatique : « Nous sommes impatients de tirer parti des grands progrès accomplis par l’agriculture pour réduire ses émissions et prendre soin de la terre, de l’eau et de l’air, tout en nourrissant une population croissante », indiquent-ils.
Le nouveau Farm Bill défendra d’abord l’intérêt des farmers américains et la compétitivité de l’agriculture américaine. Mais l’élection de Joe Biden pourrait permettre un changement de climat par rapport à la politique de Donald Trump.