« Nous avons bataillé ferme, et nous avons pris des risques pour assurer la tenue de ce temps fort pour l’agriculture française. » Le 14 février, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie introduisait en ces termes la conférence de presse de présentation du Salon de l’agriculture 2022. Le contexte sanitaire a longtemps fait peser le doute. Un protocole spécifique a finalement été prévu pour l’évènement, du 26 février au 6 mars. « Il s’appuie sur le socle de bonnes pratiques classiques, des consignes particulières pour la dégustation, et un dispositif de ventilation des halls, en cours de définition », précise la directrice du salon, Valérie Le Roy. Les masques seront obligatoires au moins jusqu’au 28 février, jour où la préfecture doit publier de nouvelles mesures en fonction de la situation sanitaire à cette date.
Moment politique incontournable de la campagne présidentielle
Si les organisateurs insistent sur la dimension « retrouvailles », après une édition 2021 annulée, le salon sera aussi un temps fort politique. Quelques semaines avant le premier tour des élections présidentielles, les candidats sont attendus dans les allées. Ils pourront s’imprégner des grands enjeux du secteur, que l’organisation a souhaité mettre en avant : innovation et digital, bioéconomie, attractivité et excellence du secteur. Julien Denormandie, qui sera présent tout au long du salon, pose déjà ses jalons : « La France doit défendre sa souveraineté agricole. Les candidats qui jouent la carte de la défiance vis-à-vis du secteur agricole font le jeu de l’importation de produits de moindre qualité, au détriment de nos producteurs. »
Une image qui progresse dans l’opinion
Un message qui rejoint l’un des enseignements du sondage Opinionway commandé par les organisateurs du salon et publié le 11 février. Il établit ainsi que 94 % des Français estiment nécessaire de privilégier les produits agricoles français. Le salon 2022 sera aussi le premier organisé depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Selon le sondage, cette dernière a joué un véritable rôle de révélateur : 80 % des répondants affirment avoir pris conscience de l’importance du travail des agriculteurs, et 84 % leur font « plus confiance que jamais ». 96 %, enfin, estiment que l’agriculture est « indispensable à l’économie française ».
Entre l’inévitable agitation politique d’une édition en année présidentielle et cette estime de la part des Français, les neuf jours de salon promettent de faire l’actualité. Faut-il prévoir, en conséquence, une affluence particulièrement soutenue ? « Le contexte sanitaire particulier ne permet pas d’avoir de certitude, tempère Valérie Le Roy. Nous restons prudents, mais optimistes, et espérons être proche de la fréquentation habituelle, autour de 600 000 visiteurs. »