Dans une série de publications datées de février 2017, l’Institut national de recherche agronomique (Inra) dénonce un certain nombre d’idées reçues concernant la viande. Entre autres, le cliché selon lequel consommer de la viande aurait une plus forte emprunte écologique que de consommer des légumes.
Des travaux de l’Inra et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ont évalué les émissions de gaz à effet de serre (GES) de deux types de régimes : un régime dit nutritionnellement adéquat, contenant majoritairement des végétaux, et un régime nutritionnellement inadéquat, qui contient plus de viande. Pour un homme, ces deux types de régimes émettent la même quantité de GES. Et pour une femme, la quantité de GES dégagée avec le régime adéquat est plus importante que pour l’inadéquat, probablement du fait d’un métabolisme légèrement différent.
Des végétaux moins riches que la viande
Ces régimes ont été évalués pour un même apport calorique et nutritionnel. Si la fabrication d’un kilogramme de produits végétaux rejette en règle générale moins de gaz à effet de serre que la fabrication d’un kilogramme de produits animaux, ces derniers sont plus riches. Pour apporter le même nombre de calories, manger une plus grande quantité de végétaux est nécessaire si on mange peu ou pas de viande, et finalement les quantités de GES s’équilibrent : le bilan du régime ne change guère. L’Inra et le Cirad concluent que pour avoir une alimentation qui émet moins de GES, il faut moins manger, moins gaspiller, tandis qu’arrêter de manger de la viande ou changer la composition de l’alimentation n’influerait que peu sur la quantité de gaz à effet de serre libérée.
Réduire la consommation de viande et de privilégier la qualité
Concernant l’aspect nutritionnel, l’Inra s’est aussi penchée sur la définition d’un régime durable, et Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint Agriculture de l’Inra, s’est exprimé sur le bilan écologique de l’élevage. Au final, s’il semble bénéfique à tout point de vue de réduire notre consommation de viande et de privilégier la qualité à la quantité, il apparait toutefois comme globalement inutile, voire néfaste d’arrêter complètement tous les produits animaux, selon les arguments scientifiques.
Faut-il résumer l’impact sur l’environnement à l’émission des GES ?