Selon les chiffres du recensement agricole de 2020, près de 58 % des agriculteurs sont âgés d’au moins 50 ans. Avec plus de la moitié des exploitants devant partir à la retraite au cours de la prochaine décennie, l’ampleur de défi du renouvellement des générations est indéniable. Pour tenter de susciter des vocations, le réseau des Coopératives d’utilisation de matériel agricole, Cuma, a lancé un nouveau dispositif, fin 2022.
S’inspirant du modèle du service civique, qui permet aux 16-30 ans de s’engager dans une mission d’intérêt général, avec rémunération, pendant un an maximum, ce volontariat d’immersion a pour objectif d’offrir une expérience de six mois auprès de groupes d’agriculteurs dans leurs exploitations ou dans les Cuma. Le projet a été construit en partenariat avec l’association In Site, qui propose déjà des missions de volontariat en milieu rural, et bénéficie du soutien de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture.
Trois territoires pilotes
Les volontaires, hébergés dans les communes rurales où ils seront en immersion, auront pour mission d’agir en faveur du développement agricole et rural, du développement de l’emploi, et de l’installation en agriculture. Trois territoires pilotes ont d’ores et déjà rejoint l’aventure, dans l’Aveyron, les Pays de la Loire et le Grand Est. En espérant marcher dans les pas du volontariat rural proposés par In Site, dont les premiers résultats sont encourageants : 22 % des jeunes impliqués pendant six mois dans un village restent sur place après leur mission.
Créer un dispositif dans le Code rural
Les Cuma souhaitent donner à ce projet une résonnance de grande ampleur. Le Gouvernement a lancé, fin 2022, les concertations devant aboutir à une loi d’orientation et d’avenir agricoles, pour notamment relever le challenge du renouvellement des générations. La fédération nationale des Cuma voudrait ainsi que, dans ce cadre, un dispositif d’engagement propre à l’agriculture soit créé dans le Code rural.
Objectif : créer des compatibilités entre le service civique et les groupes d’agriculteurs, mais également prévoir un volontariat pour les plus de 25 ans, afin de répondre aux désirs de reconversion professionnelle. « Le défi de renouveler les générations ne peut se faire sur le seul périmètre de notre secteur agricole. Nous devons être imaginatifs et sortir des cadres », plaide Pierre Supervielle, secrétaire général adjoint de la FNCuma.