Face à l’abondance de labels durables, le bio veut faire valoir ses atouts

16 mars 2022 - Eloi Pailloux 
Chahuté par la multiplication des signatures alimentaires durables, le bio reste solide sur ses appuis. C'est ce que l'Agence Bio retient du 19e Baromètre du bio, révélé le 10 mars. La structure mise toutefois sur l'information du consommateur pour consolider sa position.

« Malgré la dispersion des Français vers de nouvelles tendances de consommation responsables, le bio reste le repère de la transition alimentaire. » C’est en ces termes que l’Agence Bio commente les résultats du 19e Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques, publié par l’Institut CSA le 10 mars. Cette étude esquisse les contours du marché des signatures alimentaires durables.

Alimentation durable, le bio est de plus en plus entouré

Le passage du Covid a contribué à changer les habitudes alimentaires. Le sondage valide cette idée, la moitié des consommateurs affirmant que leurs achats ont évolué sur les trois dernières années. Les circuits courts (48 %), produits frais (47 %) et de saison (45 %) sont les principaux bénéficiaires de cette tendance. L’Agence Bio estime que le label bio est tout à fait compatible avec ce virage. Mais il n’est pas le seul…

Le logo bio européen, moins connu que Bleu-blanc-cœur

Différents logos de produits « durables » ont été proposés aux 2100 français sondés. Le plus reconnu est celui du Label Rouge (97 %), devant le logo « français » du bio (94 %), tandis que le logo européen, le seul qui doit impérativement apparaître sur les produits AB, ne parle qu’à 57 % des interrogés. Au-delà des signes officiels de qualité, la popularité d’autres logos a été évaluée. Viandes/Fruits et légumes de France (88 %) se place devant Bleu-blanc-cœur (64 %), Zéro résidu de pesticides (50 %), la HVE (40 %) ou Agriconfiance (36 %).

Communiquer davantage sur les atout du bio

Le bio garde donc une certaine avance. Mais l’Agence Bio reste vigilante. Elle note, par exemple, que si le bio gagne des adeptes, 11 % de consommateurs affirmant s’y être mis en 2021, ce chiffre était de 15 % en 2020. Un levier d’action a été identifié : la communication, à accentuer sur les atouts du bio. L’Agence Bio note en effet que 39 % des Français s’estime insuffisamment informé sur l’origine des produits bio, 40 % se demandent quels sont les impacts du bio sur la santé, et 50 % se posent des questions sur les modalités de contrôle de la filière bio et sur la réglementation.


Un million d'euros pour l'équipe de France du bio

Le 3 mars, l'Agence Bio, les interprofessions du lait, des fruits et légumes frais, du bétail et des viandes, des oeufs, de la pomme de terre, le syndicat des labels avicoles, Intercéréales, Terres Univia et Natexbio ont annoncé se réunir pour lancer l'équipe de France du bio. Objectif : porter de manière conjointe, et inédite, une campagne d'information et de promotion de l'agriculture biologique, à destination des consommateurs. Doté d'un budget d'un million d'euros, elle bénéficie aussi du soutien du ministère de l'Agriculture, qui a alloué à l'Agence Bio un budget de 400 000 euros. La campagne fera l’objet d’un appel d’offre, et sera déployée lors du Printemps Bio, évènement qui débutera cette année le 22 mai.

« Alors même que la production agricole est au rendez-vous, le fléchissement de la demande de produits bio a mis en évidence la nécessaire mise en lumière du bio auprès des consommateurs, afin de rappeler ses bénéfices environnementaux, promouvoir les spécificités de son mode de production, de certification et de contrôle, pour réaffirmer les garanties qu’il représente », indique le collectif.

La France est le premier pays européen en production bio, avec 2,5 millions d’hectares consacrés au bio et 13 % des fermes engagées.

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