L’abus de cocktails, sirotés à l’heure de l’apéritif, ne nuit pas qu’à la santé du consommateur. L’empreinte environnemental du gin se trouve être au cœur d’un projet financé par l’UE, intitulé TRUE. Les chercheurs qui mènent ce programme affirment, dans la revue Environment International, que le gin produit à partir d’amidon de pois est plus durable que le gin « traditionnel » issu de blé. En termes d’impact sur le climat, le différentiel se situe à 2,2 kg de CO2 en moins pour un litre de gin de pois.
Économie de fertilisants
Une grande part de ce bilan tient à l’appartenance du pois à la famille des légumineuses, cultures très autonomes sur le registre de la fertilisation, de par leur capacité à s’approvisionner en azote directement dans l’atmosphère. Cet atout profite également à la culture qui suit le pois dans le champ, puisque celui-ci stocke l’azote qu’il ne consomme pas dans le sol. L’économie en fertilisants, produits dont le bilan carbone est lourd, se répercute ainsi à l’échelle de la rotation agricole.
Moins de pesticides appliqués et de soja importé
Le pois est aussi une plante plus rare que le blé dans les parcelles : la privilégier permet de construire des enchaînements de cultures plus diversifiés, ce qui perturbe le cycle de reproduction des différents ravageurs, champignons et mauvaises herbes qui colonisent les champs. Une réalité qui permet d’envisager un usage moindre de pesticides. Les responsables de TRUE précisent enfin que le pois ne produit pas que de l’amidon : les coproduits de cette culture sont plus valorisables que ceux du blé pour l’alimentation des élevages, réduisant les besoins en soja importé.
Les amateurs de Gin Tonic peuvent se rassurer : selon Kirsty Black, directrice de la distillerie partenaire du projet, l’Arbikie Distillery, « le gin de pois conserve la même saveur somptueuse et aromatique que celle à base de céréales ». À boire avec une paille en paille pour une empreinte environnementale encore plus faible.