Cultivée outre-Atlantique à l’époque précolombienne, puis ignorée pendant plusieurs siècle, la chia est revenue sur le devant de la scène, depuis quelques années, notamment pour son caractère nutritif. Bien loin de sa terre d’origine, la plante est cultivée depuis quatre ans, majoritairement dans le Sud-Ouest, par près de 150 agriculteurs, sur 2000 hectares. Des surfaces qui augmentent un peu plus chaque année. Signe de cette montée en puissance, une première ligne complète de triage, séchage et conditionnement est prévue pour le début 2021, par Agrofün. Une première en Europe ! « Nous étions confrontés à des problèmes d’embouteillage sur les lignes de triage classique », explique Cédric de Chassey, directeur commercial chez Agrofün. Cette nouvelle ligne répondra également aux difficultés que pose le triage de la chia : la graine étant particulièrement petite, un matériel adapté est nécessaire.
Les agriculteurs au rendez-vous
Les évolutions de la filière ne s’arrêtent pas là : sélection variétale, financement de recherches à destination de médicaments, communication auprès des consommateurs… Le succès de ce produit instaure de nouveaux objectifs. « Nous ne voulons pas être un simple effet de mode. Les erreurs d’autres produits alimentaires innovants nous ont beaucoup appris », explique Cédric de Chassey. Les agriculteurs semblent d’ailleurs intéressés par cette production. « Tous les jours, nous avons des agriculteurs au téléphone qui veulent intégrer la filière » précise Cédric de Chassey. La culture présente des caractéristique techniques intéressantes. En plus du fait qu’elle ne demande pas de matériel particulier, ses besoins en azote sont deux à trois fois moins important qu’en maïs, et elle est peu gourmande en eau. A l’heure actuelle, 90 % des surfaces sont d’ailleurs en agriculture biologique. Une production à forte valeur ajoutée qui se répercute sur les prix : la chia française est plus chère que celle importée d’Amérique du Sud. Mais Agrofün a confiance dans le plébiscite de l’origine France par les consommateurs. Une démarche que les industriels et distributeurs intègrent de plus en plus. En 2020, plusieurs grandes enseignes de la distribution ont ainsi fait le choix de la filière chia de France face à l’import.
Elle n’est pas originaire d’Amérique du sud, mais du Mexique.
Elle n’est pas originaire d’Amérique du sud, mais du Mexique.