La filière Cognac en appellation d’origine contrôlée (AOC) se porte très bien. Entre 2018 et 2019, les expéditions poursuivent leur croissance en atteignant de nouveaux records, aussi bien en volume (211,1 millions de bouteilles) qu’en valeur (3,4 milliards d’euros), au départ de Cognac. Et les Français sont loin d’être les seuls à en profiter : pas moins de 98 % de ce volume part à l’exportation, contribuant largement à l’excédent commercial des Vins et Spiritueux français dont il représente près d’un quart de la valeur, en tête des grandes appellations.
Cap sur la HVE !
Afin d’assurer son développement, un plan de plantations sur trois ans de 10 000 hectares est mis en œuvre, pour que le vignoble atteigne 86 000 hectares à cet horizon. Mais la filière ne s’arrête pas à une approche quantitative, et travaille aussi l’aspect qualitatif. Le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC) porte ainsi une démarche globale d’accompagnement vers la Haute valeur environnementale (HVE), depuis janvier 2019. Les viticulteurs sont incités à participer à une journée de formation gratuite pour mettre le pied à l’étrier.
Moins d’herbicides dans le cahier des charges
La certification, portée par les pouvoirs publics, est ici enrichie d’engagements spécifiques à la filière. Par exemple, le recours à une pulvérisation « confinée », qui limite les dérives de pesticides : les pulvérisateurs comportent des panneaux récupérateurs pour « récupérer » les produits ne se déposant pas sur les vignes. Les producteurs sont également fortement invités à nouer le dialogue avec leurs voisins pour leur expliquer l’agenda et la méthode de protection des vignes. L’objectif de la filière est de comptabiliser 50 % des surfaces du vignoble sous certification environnementale d’ici à 2025.
Le cahier des charges de l’appellation origine controlée Cognac, lui-même, est en cours d’évolution. Des mesures agro-environnementales devraient y être intégrées prochainement pour limiter l’utilisation du désherbage chimique : la campagne 2019/20 servira de transition, ces mesures devraient être impératives le 1er août 2020. L’objectif : réduire de 50 % l’utilisation des herbicides d’ici à 2025.