L’attrait des consommateurs pour le bio ne se dément pas ?

20 novembre 2019 - Eloi Pailloux 

L’histoire entre les consommateurs et les aliments bio n’est pas qu’un long fleuve tranquille. Si le marché progresse indéniablement, avec un record battu pour le chiffre d’affaires de la filière en 2018, cette dynamique pose aussi son lot de question. En février, un sondage mettait en exergue les attentes « qualitatives » des consommateurs, liée à l’origine des produits, notamment. Une nouvelle étude, présentée lors des Assises de la bio, le 14 novembre, aborde les aspects « prix ».

Circuits courts plutôt que grande distribution

Seuls 5 % des 1038 personnes interrogées estiment qu’il n’est pas nécessaire de baisser les prix du bio, qui restent donc trop élevés pour une grande majorité de l’échantillon. La question des modes de distribution est au cœur de cette question des prix. Alors que 61 % des répondants plébiscitent la vente directe et les circuits courts pour payer un prix plus raisonnable, Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, estime que « la grande distribution n’est probablement pas le meilleur canal » pour le bio.

Les consommateurs montrent en effet des insatisfactions quant au bio dans les grandes surfaces : 64 % trouvent que la transparence sur la rétribution des producteurs est insuffisante, 48 % voudraient plus d’information sur l’origine des produits, 44 % trouvent à redire sur les emballages. 61 %, enfin, estime que le bio dans la grande distribution est tout simplement trop cher.

Les consommateurs pensent aux producteurs

« L’un des grands enseignements de ce sondage, c’est la conscience claire qu’ont les consommateurs du lien entre le prix d’un produit bio et la santé économique du secteur agricole bio », observe enfin Florent Guhl. Dans la hiérarchie des leviers à activer pour des produits labellisés plus abordables, les sondés évoquent par exemple le fait d’accorder plus de subventions aux agriculteurs (23 %). « Dans cette étude, on comprend que le consommateur ne veut pas juste du bio pas cher, mais que s’il doit payer davantage, cela doit avant tout profiter au producteur », nuance ainsi un spécialiste d’Opinionway.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter