Le 11 juillet 2019, le comité national de l’agriculture biologique (Cnab) avait interdit la vente des légumes d’été cultivés sous serre entre le 21 décembre et le 30 avril. Cette structure revient sur ses pas, le 28 juin, en autorisant de nouveau la commercialisation, en hiver, des légumes d’été. Une décision imposée par le Conseil d’État qui considère, dans un avis du 28 juin, que cette interdiction constituait une « situation de concurrence par rapport aux produits importés », qui ne sont pas soumis à la même règle.
Un retour en arrière
Cette interdiction n’était d’ailleurs que partielle. Au cours d’un été 2019 marqué par les 80 000 signatures obtenues par la pétition « Pas de tomates bio en hiver », la décision du Cnab avait été de permettre le chauffage des serres… mais en utilisant uniquement des énergies renouvelables. Un pas en avant qui s’est donc transformé en un pas en arrière, ce 28 juin 2023. Ce revirement n’a pas manqué de faire des vagues.
Les acteurs de la filière bio s’opposent à cette pratique
Suite à cette annonce, des acteurs de la filière bio ont réagi. La Fnab (syndicat des producteurs bio), le Synabio (syndicat des transformateurs bio), Synadis (syndicat des magasins bio) et Forebio (fédération des organisations de producteurs bio) ont signé un communiqué commun, le 12 juillet. « Le recours aux serres chauffées n’est pas pratiqué afin de ne pas dégrader le bilan carbone de la production de légumes bio », affirme Clément Aribaud, référent fruits et légumes de Forebio, dans ce communiqué. Les quatre structures y affirment qu’ils continueront « à dénoncer cette pratique », et à inciter les producteurs à l’exclure.