« 65% des consommateurs connaissent le logo « AOP » et 80% disent avoir confiance dans le label », annonce Hubert Dubein, président du Conseil national des appellations d’origine laitières, Cnaol, lors d’une conférence de presse, le 26 février, au Salon de l’Agriculture. Mais l’inflation a créé une nouvelle tendance : alors que 95% des citoyens achetaient des produits AOP au moins une fois par an auparavant, ce chiffre est en baisse avec 2% de commercialisation en moins en 2023. « Nous voulons conserver la confiance de nos acheteurs, dans une jungle de labels, il est important de garder l’AOP comme valeur sûre », indique Hubert Dubein. Malgré un pouvoir d’achat en baisse, le conseil national souhaite que les consommateurs continuent à acheter les produits AOP, même si ces achats seront plus espacés. Le Cnaol affirme vouloir s’appuyer sur les productions actuelles pour cela, la production de nouvelles AOP étant qualifiée de « marginale ».
Les AOP en quelques chiffres
Pour cela, le Cnaol peut s’appuyer sur les belles dynamiques de la dernière décennie des filières des produits AOP fromages, crèmes et lait, comme le révèle une étude présentée au Salon de l’agriculture. « La consommation en beurre et crème a été en forte augmentation ces 10 dernières années avec +67% de vente de crème et +19% de vente de beurre ». Le conseil national affirme que les fromages AOP correspondent aujourd’hui à 17% de la production française et qu’il existe 51 AOP laitières. Le marché des AOP a également un poids économique indique le Cnaol, avec 53 000 emplois directs qui sont concernés par le marché. La filière est également engagée dans une démarche d’agriculture durable. « Le cahier des charges des AOP est un vrai gage de confiance pour les consommateurs », rappelle Hubert Dubein.
Un cahier des charges que le Cnaol souhaite conserver
Le conseil national est par ailleurs revenu sur les modifications temporaires des cahiers des charges en cas d’aléas climatiques : « Nous voulons limiter les modifications autant que possible, qui ne sont pas rassurantes pour les consommateurs ». Pour se faire, le Cnaol propose différentes solutions telles qu’un concept de banque de fourrages, c’est-à-dire repartager le surplus de fourrage de certaines exploitations dans celles qui en manquent, en cas de sécheresse. « Les AOP sont une économie au service des territoires défavorisés », conclut Hubert Dubein. Pour rappel, 41 des 51 AOP ont leur aire géographique localisée dans un parc naturel.