Les projets français et européens concernant les étiquetages des denrées alimentaires s’accroissent. Que ce soit au niveau de la grande distribution ou au sein d’associations, tous sont unanimes. L’étiquetage alimentaire doit être obligatoire. Un débat sur cet enjeu s’est tenu dans les locaux du thinktank Agridées, le mardi 23 mai.
Volonté de transparence affichée
Dans le cadre de la conférence, une enquête réalisée par C-WAYS a démontré que la moitié des consommateurs se disent influencés par le Nutri-score ou les affichages des impacts environnementaux. Chez Les Mousquetaires, « l’information du consommateur via l’étiquetage, c’est historique », s’exclame Olivier Touze, directeur qualité et du développement durable du groupement.
Se positionnant comme pionnier sur le sujet dans la grande distribution, le groupe Les Mousquetaires se positionne en faveur de la transparence. Julien Dive, député de la deuxième circonscription de l’Aisne, partage cet avis en affirmant ainsi être « 100 % favorable au Nutri-score », avec toutefois quelques réserves. « Je vois deux failles : une qui pénalise les produits plaisirs et une autre où certains acteurs de l’agro industrie peuvent tenter de modifier des recettes avec des coproduits qui n’ont pas pour effet d’améliorer le produit en lui-même, mais le Nutri-score. »
Du côté de l’élevage, la problématique de l’affichage existe également. « L’étiquette bien-être animal a vocation à s’appliquer à l’ensemble des produits et nous aimerions qu’elle devienne obligatoire », affirme Agathe Gignoux, responsable des affaires publiques chez CIWF.
Et au niveau européen ?
À l’échelle européenne, le sujet est aussi au cœur des débats. En septembre 2023, la Commission européenne va étudier diverses initiatives : la révision de la législation pour le bien-être animal, ainsi que l’étiquetage de la durabilité des denrées alimentaires. « Nous demandons à ce que l’étiquetage alimentaire soit basé sur des preuves scientifiques, indépendantes, robustes et non discriminatives, explique Caroline Bialek, responsable information des consommateurs chez FoodDrinkEurope. La Commission veut bannir les scores qui se multiplient et qui se basent sur des algorithmes privés. » L’objectif principal des associations de consommateurs serait d’obtenir une harmonisation au niveau européen.