Life Green Sheep : un programme qui décarbone les élevages ovins

11 septembre 2023 - Chloé De Tourdonnet 
La filière ovine se retrousse les manches pour limiter son impact environnemental. Le programme Life Green Sheep, lancé en 2020, vise à diminuer les émissions de gaz à effet de serre des élevages grâce à des diagnostics d’exploitation, selon un communiqué diffusé par l’Institut de l’élevage (Idele), le 29 août 2023.

Selon la FAO, la production animale est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Bien que l’élevage de brebis représente moins de 1% des émissions nationales, la filière souhaite apporter sa pierre à l’édifice, pour développer des élevages plus durables. Le programme Life Green Sheep, créé en 2020, vise à « réduire de 12 % l’empreinte carbone du lait et de la viande de brebis » d’ici à 2025, comme l’a annoncé l’Institut de l’élevage (Idele) dans un communiqué daté du 29 août. « C’est une façon pour la filière ovine de s’emparer, elle aussi, du sujet de la décarbonation, de faire une communication positive sur les leviers d’action possibles tout en se basant sur des éléments chiffrés », indique Sindy Throude, chargée de mission à l’Idele, contactée par Culture Agri.

Vers une Europe plus durable

Piloté par l’Idele, le projet regroupe tous les acteurs de la filière ovine : interprofessions, coopératives, chambres d’agriculture… à travers cinq pays européens : la France, l’Italie, l’Irlande, l’Espagne et la Roumanie, impliquant au total 1 637 fermes. « Il est nécessaire de ne pas uniquement se contenter de l’échelle nationale pour faire valoir la transition vers les systèmes durables », affirme Sindy Throude, évoquant des programmes similaires qui avaient, eux aussi, traversé les frontières : Life Carbon Dairy (2013) et Life Beef Carbon (2015).

Un processus en plusieurs étapes

La quête de la durabilité commence par un diagnostic environnemental et technico-économique plus ou moins approfondi (voir encadré) des exploitations, grâce à l’outil CAP’2ER (Calcul Automatisé des Performances Environnementales en Elevage de Ruminants). En France, 80 techniciens ont été formés pour calculer ces indicateurs, qui concernent les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la consommation d’énergies fossiles, l’impact positif sur la biodiversité, le stockage de carbone, etc. Un plan d’action est ensuite établi pour réduire et compenser l’impact carbone défini, et peut mobiliser différents leviers : optimisation des intrants, maîtrise des apports azotés, développement des haies et des prairies… « Quelles que soient les solutions suggérées pour réduire l’impact environnemental, il faut toujours qu’elles permettent à l’exploitation d’être tout aussi durable économiquement et socialement », ajoute Sindy Throude.

Entraînée par le mouvement, la filière caprine est la prochaine à opérer une transition vers plus de durabilité, avec le déploiement, en France, du programme Elevage Caprin Durable, annoncé en mai dernier sur le site de l’Idele.


Diagnostic : deux niveaux d’intensité

Life Green Sheep a développé deux types de diagnostic. Le niveau 1 ne mobilise qu’une trentaine de données pour le calcul des indicateurs, il se fait rapidement (environ 1 heure) et permet une évaluation simplifiée de l’exploitation, visant surtout à sensibiliser l’éleveur et à provoquer une prise de conscience sur son impact environnemental. Le diagnostic de niveau 2, quant à lui, regroupe plus d’une centaine de données issues de tous les ateliers de production de l’exploitation (pas seulement ovins), pour une analyse plus fine. C’est à partir de cette étude-ci qu’est mis en place le plan d’action.

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