Télévision, radio, cinéma, … autant de moyens de parler de l’agriculture auprès de la société française. Une synthèse de l’image représentative des agriculteurs a été réalisée par le ministère de l’Agriculture. Les résultats de ces travaux ont été diffusés le 18 mars 2024. Si une pluralité de représentations en ressort, le ministère en détaille quatre principales. Celles-ci sont « divisées en couple d’opposition avec les exploitations de grande taille d’un côté en production intensive, de l’autre les productions extensives, de petite taille », précise la synthèse du travail. Ces « couples » sont eux-mêmes opposés entre partenaires avec une représentation positive d’un côté et de l’autre, une agriculture avec une image plus négative, en difficulté.
Des couples d’opposition
« L’agriculture extensive peut être représentée avec une image positive avec une agriculture qui serait insérée dans des systèmes alimentaires territorialisés, ses productions sont considérées comme « de qualité. A l’inverse, la petite agriculture est aussi parfois représentée comme en difficulté, sans héritage ni héritiers », indique le ministère. Pour cette dernière, le ministère précise que la petite agriculture de montagne en est un exemple avec une part de nostalgie pour cette agriculture qui aurait recours à de la main d’œuvre familiale. « Pour les grandes exploitations s’opposent la vision des entreprises agricoles, ancrées dans le capitalisme où les agriculteurs sont considérés comme des chefs d’entreprise et à l’inverse, les autres exploitations seraient prises dans un système inégalitaires dépendante de l’amont et exposée à un sur-suicide » écrit le ministère. Le ministère précise qu’il n’y a pas de hiérarchie dans ces quatre représentations, l’une ne serait pas plus mise en avant que l’autre.
Des canaux de diffusion diversifiés pour les représentations
Pour aboutir à ces quatre représentations, le ministère a dû répertorier toutes les différentes possibilités de représenter l’agriculture aujourd’hui. « Même si le poids démographique des agriculteurs dans la population française n’a cessé de diminuer, le traitement médiatique de l’agriculture reste aujourd’hui très important », indique le ministère. Selon lui, plus de 19 000 interventions télévisées ont eu lieu autour de l’agriculture en 2021. Si les canaux de diffusion traditionnels ont toujours leur importance dans la représentation de l’agriculture tel que les journaux ou la radio, le ministère revient sur plusieurs nouveaux canaux de diffusion qui ont une place prédominante comme la téléréalité. « L’amour est dans le pré au fil des saisons, a vu le casting de l’émission perdre une part de sa charge stigmatisante, l’objectif semblant même de montrer les similitudes sociales et affectives avec le monde urbain », souligne la synthèse. Les réseaux sociaux sont également d’après le ministère un canal naissant de diffusion des images : « La part des agriculteurs connectés est légèrement en deçà de la moyenne nationale, mais en forte progression : 68 % déclarent être inscrits à un réseau social en 2020 alors qu’ils n’étaient que 27 % en 2014 ». Selon le ministère, les réseaux sociaux permettraient aux agriculteurs de véhiculer leurs propres images et la réalité de leur quotidien.